Les pays exportateurs de matières premières rodés face à la crise

Après plusieurs années de vaches grasses, les pays exportateurs de matières premières font face à un retournement des cours d'une rare violence. En cause, le ralentissement extrêmement brutal et synchronisé de la croissance dans le monde qui tomberait à 0,9 % en 2009 après 2,5 % en 2008, selon la Banque mondiale. Le commerce mondial devrait même reculer de 2 % l'an prochain. Du jamais-vu depuis 1982 ! Résultat, la demande de matières premières s'effondre. Les cours du pétrole ont été divisés par trois en quelques mois, passant de 147 dollars le baril cet été à un peu plus de 40 dollars. Le cuivre a chuté de 8.500 dollars la tonne à près de 3.000 dollars, l'aluminium de 3.200 à 1.500. Un coup dur pour les pays dont la croissance reposait en partie sur le boom des matières premières.Tirant les leçons du passé, ces derniers sont aujourd'hui en bien meilleure position pour gérer le retournement des prix. Les économies dépendant des matières premières sont comme frappées de malédiction. Le PIB par tête des pays dépendant lourdement des matières premières (70 % de leurs revenus d'exportation) a progressé de 0,4 % l'an en moyenne entre 1980 et 2006, c'est-à-dire quatre fois moins vite (1,6 %) que les économies plus diversifiées.beaucoup plus prudent sLes raisons de ces contre-performances sont désormais bien identifiées. Le caractère procyclique des dépenses publiques, qui explosent lorsque les prix des matières premières s'envolent et se contractent brutalement lorsque les prix se retournent, se traduit par une croissance extrêmement volatile. Les pays riches en matières premières se sont cette fois-ci montrés beaucoup plus prudents. Les dépenses publiques ont augmenté mais, rapportées au PIB ? gonflé par l'envolée des prix ?, elles ont reculé de 5 points. Les pays exportateurs de matières premières sont souvent frappés par la « maladie hollandaise » qui a affecté les Pays-Bas dans les années 1970 après la découverte d'importants gisements de gaz. L'apparition d'importants excédents extérieurs a provoqué une forte appréciation du florin qui a miné la compétitivité des autres activités. Les pays riches en matières premières ont cette fois vu leurs devises se déprécier de 4 % tandis que les devises des pays producteurs d'or noir se sont appréciées de 8 % seulement.Enfin, les activités extractives sont souvent associées à la corruption. Ces comportements de prédation subsistent mais les efforts entrepris pour accroître la transparence dans le secteur minier ont permis de les contenir. Résultat, conclut la Banque mondiale, ces pays sont « moins susceptibles de connaître des revers de fortune aussi brutaux que dans les années 1980 ».nLes dépenses publiques ont augmenté mais, rapportées au PIB, elles ont reculé de 5 points.
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