EADS armé pour traverser les turbulences

Confiance et prudence : tels ont été les maîtres mots du président exécutif d'EADS, Louis Gallois, lors de la présentation des résultats de son groupe. Confiance dans les bases très solides de son groupe fort d'un carnet de commandes record de 400 milliards d'euros et d'une trésorerie confortable de 9,1 milliards. Prudence, car Louis Gallois sait que EADS « n'échappera pas à la crise financière » en dépit, explique-t-il, d'une légère détente sur le financement accordé aux compagnies aériennes. Ainsi, le groupe restera très frileux en matière d'acquisitions après le refus de concrétiser le rachat de la société américaine Comtech début 2009. Et il va surtout protéger sa trésorerie, le groupe ne voulant l'entamer que de 1,5 milliard d'euros cette année, dont moins de 1 milliard pour les avances clients.Alors qu'il a annoncé hier des résultats plutôt solides (voir ci-contre), EADS avance donc en 2009 avec une visibilité relativement faible sur le second semestre. Notamment chez Airbus, qui réalise environ 65 % du chiffre d'affaires du groupe et où « l'incertitude grandit » après une visibilité satisfaisante pour la première partie de l'année, explique EADS dans son communiqué. Dans ce contexte difficile, le groupe table sur 300 à 400 nouvelles commandes brutes en 2009, sur des livraisons d'appareils Airbus stables (483 avions livrés en 2008) et sur un taux de change de 1 euro pour 1,39 dollar. Enfin, Louis Gallois a indiqué que le résultat d'exploitation 2009 devrait baisser par rapport à celui de 2008, mais rester « significativement positif ». Sans plus de précisions cependant. Mais c'est en 2010 que le groupe n'a pas de visibilité. L'année prochaine « sera la plus cruciale pour EADS, a fait observer Louis Gallois. C'est l'année où l'on va voir comment les compagnies aériennes vont gérer la crise. Vont-elles estimer qu'elle va s'arrêter rapidement ou au contraire durer ? ». Encore raisonnable (12 avions annulés en janvier), le taux d'annulation sera le baromètre le plus surveillé par la direction d'EADS, compagnie par compagnie, avion par avion.activités militairesMalgré ces incertitudes, le groupe européen dispose de marges de man?uvre pour traverser la crise, notamment avec les différents plans d'économies. « Nous sommes toujours prêts à adapter notre production », a assuré Louis Gallois. Tout comme il n'exclut pas un plan social ? aucun projet n'est pour l'heure étudié ? si la situation devait se détériorer dans les mois qui viennent. Enfin, la montée en puissance des activités militaires (11 milliards d'euros en 2008 en hausse de 23 %), avec ses commandes de long terme, permet au groupe d'amortir les cycles plus courts de la crise du transport aérien. nle taux d'annulation de commandes sera le baromètre le plus surveillé par la direction d'EADS.
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