L'économie n'a pas touché le fond

La situation de l'économie française est à ce point compliquée que l'on en vient à se réjouir d'un simple petit recul de la production industrielle. En effet, après avoir reculé de 2,8 % en moyenne au cours des six derniers mois, la production industrielle n'a reculé « que » de 1,4 % en avril, selon l'Insee. Un chiffre quasiment accueilli avec soulagement par les conjoncturistes. Mais qui contredit le discours gouvernemental sur une stabilisation, voire une légère reprise de l'activité, à compter du deuxième trimestre 2009. Certes, le secteur du matériel de transports, soutenu par le léger redressement de la production automobile, s'inscrit en hausse de 1,7 % (une première depuis août 2008). En vigueur dans la plupart des pays européens, la prime à la casse parvient à soutenir un secteur en perte de vitesse depuis deux ans.dégâtsMais ceux qui se réjouiront de ces chiffres mensuels n'auront qu'à se plonger dans leurs évolutions annuelles pour constater l'étendue des dégâts provoqués par le manque de compétitivité d'une partie de l'industrie tricolore, renforcé par la crise économique et le ralentissement du commerce mondial. Entre février et avril, la production industrielle a plongé de 17,1 % par rapport à la même période de 2008. La production de matériel de transports ? dont fait partie l'automobile ? ainsi que celle d'équipements électriques ont respectivement reculé de 29,3 % et 23,1 % sur la période. La construction n'a pas été épargnée (? 6,4 %). Une dégringolade globale due certes à la baisse de la demande, mais surtout à de forts mouvements de déstockages. Des mouvements presque paniques selon les économistes, les industriels ayant selon eux réagi trop vite et trop brutalement dans les premiers temps de la crise.Seul point finalement positif, la panne sèche de l'industrie prendrait bientôt fin, en raison de l'arrêt des déstockages et de la résistance de la consommation. Un pronostic corroboré par les enquêtes de conjoncture de l'Insee et de la Banque de France qui indiquent un réchauffement du climat des affaires et une chute moins brutale de la croissance qu'au quatrième trimestre 2008 et qu'au premier trimestre 2009. « Ces éléments confirment que la récession est actuellement moins sévère qu'en début d'année. Toutefois, l'activité industrielle et le PIB n'ont pas encore atteint leur point bas », relativise Frédérique Cerisier chez BNP Paribas. Un diagnostic mitigé partagé par Olivier Gasnier à la Société Généralecute; Générale. « Le flux de commandes nouvelles permettra uniquement de maintenir l'activité à un bas niveau », estime-t-il. « Résultat, après avoir chuté de 6,8 % en 2008, la production dégringolerait de 15 % cette année », estime Jean-Christophe Caffet chez Natixis. Malgré la montée en charge du plan de relance gouvernemental.
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