L'implication très active de EMC2

Le pôle de compétitivité EMC2 installé dans le Grand Ouest prend ses racines dans une culture historique de la transformation et de la mise en ?uvre des matériaux. Il s'agit de conformer cette technologie, notamment via des ensembles métallurgiques et des matériaux composites et développer la recherche innovante. Pour cela, les grands groupes présents (Airbus, Bénéteau, Renault, DNC notamment) ont largement ouvert leurs portes aux PME locales, très actives, qui elles-mêmes ont une place prépondérante dans la gouvernance du pôle. Certaines grandes écoles nantaises, les Mines, Centrale, l'Icam, l'université apportent également leur soutien tout comme les instances régionales et les organisations professionnelles.Depuis qu'elle participe aux travaux du pôle de compétitivité EMC2, Coriolis Composites (3 millions d'euros de chiffre d'affaires, 15 salariés) a accru sa visibilité auprès d'Airbus, mais également des sous-traitants de rang un de l'avionneur. Ainsi, cette jeune entreprise de Lorient, à l'origine d'un procédé innovant de placements de fibres de carbone, a été approchée par Daher qui prévoit de construire une usine à Nantes et de constituer un pool de sous-traitants afin de livrer des sous-ensembles complets. « Sans le pôle, nous n'aurions pas été identifiés par Daher », ajoute sa responsable, Clémentine Gallet.rencontre décisiveOlivier Morel, directeur de Sirena voile, une petite entreprise (15 salariés) près de La Baule, s'est de son côté retrouvé à la même table que le président délégué d'Airbus France dans le cadre de « Defi composite » (1), le plus gros projet du pôle EMC2. « Jamais, je n'aurais eu l'occasion de rencontrer Jean-Marc Thomas sans ce projet », admet ce fabricant de voiliers légers. Cette rencontre a été décisive pour accélérer les projets de Sirena en vue de réaliser un voilier 100 % composites pour le rendre encore plus léger et surtout réparable. « L'objectif est de s'affranchir des pièces en acier et aluminium présentes à hauteur de 85 % dans un voilier », détaille Olivier Morel. Les échanges au sein du pôle ont mis en évidence qu'Airbus et Alstom transport poursuivaient le même but?: passer au tout composites pour alléger les avions et les TGV.Mutualiser les savoir-faire et les méthodes des grands industriels et des PME pour les aider à réaliser un saut technologique est l'un des succès d'EMC2. « Le pôle de compétitivité est devenu un véritable bouillon de culture autour des matériaux composites », constate Benoît Sagot-Duvauroux, coordinateur. Il souligne l'engagement croissant des PME représentant les deux tiers de 130 adhérents. Leurs dirigeants y trouvent « une synergie de compétences » et davantage de financements notamment grâce au dispositif projet « flash » qui permet aux petits projets de décrocher très rapidement des subventions d'Oséo, de la Drire et de la région.« Face à leurs trésoreries exsangues réduisant leur capacité d'autofinancement des projets de R&D, les PME ont plus facilement accès à des techniques de recherche coûteuses », témoigne Patrick Cheppe, PDG du groupe Europe Technologies.clients potentielsDe ce fait, les liens se tissent progressivement. « Le pôle implique dans des projets communs des entreprises qui ne se connaissaient pas et travaillent en réseau sur des secteurs innovants », ajoute Marc Moret, PDG de Loire Modelage, un fabricant nantais d'outillages pour l'industrie (3,8 millions d'euros de chiffre d'affaires, 33 salariés). Il multiplie les projets de recherche avec d'autres PME à l'instar de Coriolis Composites et Cero pour l'aéronautique, Sotira dans le cadre de « Defi composite » et Axiome pour l'automobile. À terme, c'est-à-dire lorsque ces projets généreront du chiffre d'affaires récurrent, « ces échanges pourraient déboucher sur la création d'association d'entreprises aux activités complémentaires », pressent Marc Moret. Benoît Redais, dirigeant de Cero, un fabricant vendéen d'outillages pour l'automobile, apprécie de son côté « les pistes de développement commercial et de diversification offerte par EMC2, car non seulement, nous rencontrons de nouveaux fournisseurs, mais aussi des clients potentiels à l'instar de Latécoère ou Daher ».Fabienne Proux (1) Le programme « Defi composite » rassemble 46 industriels du transport (Airbus, Latécoère, Ratier Figeac, Sora Composites, Alstom Transport, Sirena voile, etc.), adhérents ou non du pôle de compétitivité EMC2, menant des travaux de recherche sur des applications innovantes sur des éléments de structure en matériaux composites à base de fibres de carbone dans le secteur des transports?: aéronautique, automobile, ferroviaire, nautisme. Ce projet de quatre ans a reçu en octobre l'accord de financement de la Commission européenne, soit 63,6 millions d'euros sur un budget total de 137 millions.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.