cite>Ingenico vient d'achever une année chargée. Le premier fabricant mondial de terminaux de paiement électronique (comme les lecteurs de cartes bancaires dans les magasins) a intégré Sagem Monetel et fait l'acquisition de la majorité du capital du chinois Fujian Landi. « C'était complexe de mener à bien tous ces chantiers en même temps. Mais vu la dégradation du climat économique en fin d'année, nous avons bien fait d'aller vite », reconnaît Philippe Lazare, président depuis juillet 2007. L'exercice aurait pu être plus complexe encore sans l'échec de la tentative d'OPA sur l'américain Hypercom. Et le groupe n'aurait sûrement pas réussi à dégager le niveau de bénéfice net publié hier : 55,5 millions d'euros, soit 10 millions de plus qu'en 2007.De son bureau, qui offre une vue imprenable sur les tours de La Défense, le quartier d'affaires de Paris, le dirigeant se montre donc relativement confiant pour 2009. « Le marché mondial va stagner cette année mais, avec la sortie de notre nouvelle gamme de produits en fin de premier semestre, nous pensons pouvoir progresser au second semestre. Nous partons sur une hypothèse de stabilité du chiffre d'affaires annuel mais n'avons pas totalement abdiqué sur une possible croissance de quelques points », indique-t-il à « La Tribune ». D'une part, même si leurs rythmes de croissance vont ralentir, les marchés émergents restent dynamiques. Ces pays, où le paiement en espèces est encore très majoritaire, « ont besoin de l'électronique pour rendre les paiements traçables et notamment faciliter la perception de la TVA. La tendance d'équipement ne devrait donc pas s'y inverser brutalement », explique Philippe Lazare.Ensuite, malgré la crise économique, le président d'Ingenico assure n'avoir constaté aucune guerre des prix avec les américains Verifon et Hypercom, ses deux premiers concurrents. « Et si cela devait arriver, je pense que nous sommes mieux armés que nos concurrents, avec 450 millions d'euros de capitaux propres et une trésorerie positive de 77 millions », prévient Philippe Lazare.Pour autant, dans un climat économique fortement dégradé, la tendance n'est pas à l'agressivité. Pas question, par exemple, de repartir à l'assaut de l'américain Hypercom. « Nous n'avons plus de contacts avec la direction d'Hypercom. Lancer une opération hostile serait trop compliqué et trop risqué. Nous pensons que nous pouvons réussir, dès que le marché américain rebondira, à renforcer notre position aux États-Unis avec nos propres forces », assure Philippe Lazare. Ingenico réalise environ 20 % de son chiffre d'affaires outre-Atlantique mais est peu présent chez les commerçants indépendants.Axes d'innovationPas d'acquisition cette année donc. L'accent sera mis sur la recherche et développement (R&D), dont la direction a été confiée aux équipes de Sagem Monetel. Le paiement sans contact est l'un des axes d'innovation. Les nouveaux appareils intégreront tous cette fonction. Mais, indique Philippe Lazare, « en l'absence de normes de sécurité aussi fortes que celles des cartes bancaires classiques, le paiement sans contact n'est pour l'instant valable que pour les petites sommes, inférieures à 20 ou 25 euros. La sécurité reste la clé du développement de ce march頻, qui devrait donc demander encore du temps. nNous pensons pouvoir progresser avec la sortie de notre nouvelle gamme de produits en fin de premier semestre.

latribune.fr

24 Mars 2009, 1:29

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