La carte commerciale de Washington et Londres

À l'approche du sommet du G20, le 2 avril à Londres, deux logiques commencent à s'affronter au grand jour. Washington et Londres souhaitent surtout mettre l'accent sur le libre-échange, avec pour objectif de relancer le commerce international, principal moteur de la croissance mondiale. Bref, il est urgent d'abord d'activer la machine économique enrayée, selon la pensée anglo-américaine. La régulation du système financier international, qui a aspiré la planète dans un trou noir, vient après. En face, les Européens du continent veulent plutôt parler d'abord de régulation financière. La libéralisation des échanges commerciaux, avec la conclusion éventuelle du cycle des négociations de Doha, est nécessaire mais pas essentielle. Les propos tenus hier par Barack Obama, à propos du prochain sommet du G20, illustrent parfaitement cette opposition des deux logiques. « Nous avons deux objectifs au G20. Le premier est de faire en sorte qu'il y ait une action concertée à travers le monde pour relancer l'économie. Le deuxième, c'est de faire des progrès sur un programme de réforme » du système financier donnant l'assurance qu'une telle crise ne se reproduise pas, a dit le président américain en recevant son secrétaire au Trésor, Tim Geithner, peu avant le départ de celui-ci pour une réunion des ministres des Finances du G20 préparatoire au sommet ces vendredi et samedi à Horsham, en Angleterre. milliards de dollars À en croire le « Wall Street Journal », les gouvernements américain et britannique ont l'intention de proposer au G20 de constituer un fonds de « plusieurs centaines de milliards de dollars » pour relancer le commerce international. La moitié de cette somme servirait à soutenir les crédits en faveur des exportateurs des pays du G20. L'autre moitié serait destinée, par le biais de la Banque mondiale, le FMI ou encore des banques de développement régionales, aux exportateurs des pays pauvres. En tout cas, cette proposition anglo-américaine va dans le sens des demandes formulées par le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, qui estime que la difficulté à obtenir des crédits commerciaux a provoqué une contraction sensible du commerce mondial. Marc Dege
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