La pression monte pour un meilleur contrôle des prix du pétrole

ÉnergieLa flambée des cours du pétrole ? à près de 72 dollars hier, le baril de WTI a plus que doublé en trois mois ? ne cesse d'interloquer la communauté financière. Aux États-Unis, un sénateur du Vermont, Bernie Sanders, vient de déposer un projet de loi qui obligerait l'organe de contrôle des marchés de matières premières, la Commodity Futures Trading Commission, à barrer la route aux spéculateurs. En plafonnant notamment le nombre de contrats sur l'énergie que peut détenir un intermédiaire financier, et en contraignant les fonds spéculatifs, les hedge funds à s'enregistrer auprès de l'autorité de régulation. Le sujet préoccupe également la France. « Pour organiser la réduction des émissions de CO2, il faut pouvoir s'appuyer sur des prix de l'énergie plus stables », constatait hier Pierre-Franck Chevet, directeur général de l'énergie et du climat au Meeddat (*), lors du Forum Enerpresse à Nice. Difficile, en effet, d'évaluer les mérites des différentes énergies renouvelables en terme de coûts relatif si le cours de l'étalon de référence, le pétrole, passe de 140 dollars à 33 dollars avant de remonter à 70 dollars en moins d'un an. Nicolas Sarkozy a d'ailleurs demandé au Meeddat de proposer des solutions pour calmer cette volatilité. Les États semblent a priori démunis face aux milliards de dollars qui se traitent tous les jours sur le marché du pétrole, mais une meilleure information statistique sur l'état des stocks physique pourrait améliorer l'efficacité des marchés. La France devrait faire une proposition sur le sujet le mois prochain, lors de la réunion du G8 en Italie. Pour Claude Mandil, ancien directeur général de l'Agence internationale de l'énergie, une meilleure connaissance statistique limiterait la portée de l'information américaine : aujourd'hui, la publication de l'état des stocks américains chaque mercredi à 16?h?30 joue un rôle directeur sur le marché mondial du pétrole. Mais selon Frédéric Lasserre, responsable des matières premières à la Société Généralecute; Générale, la priorité serait plutôt d'établir un meilleur encadrement des marchés non organisés sur le pétrole : les échanges OTC (over-the-counter), gérés par une quinzaine de banques, génèrent l'essentiel des opérations de couverture entre industriels et financiers, soit environ quatre fois plus que les marchés organisés. compensationUne estimation nécessairement approximative, puisqu'aucune statistique n'est disponible sur le sujet : seule une infime partie de ces transactions fait aujourd'hui l'objet d'une compensation. « Imposer progressivement la compensation sur les marchés OTC permettrait d'avoir une meilleure vision des besoins des acteurs », estime Frédéric Lasserre.Aline Robert, à Nice(*) ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire
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