Barack Obama au chevet de l'Alena

Des entreprises canadiennes qui réclament des représailles de la part de leur gouvernement parce qu'elles se voient refuser des contrats aux États-Unis au nom du « Buy American ». Des autorités mexicaines qui imposent des droits de douane punitifs sur des produits américains parce que Washington refuse d'ouvrir sa frontière aux semi-remorques mexicains : les exemples de frictions entre voisins abondent en Amérique du Nord. Au point qu'on se demande si le Canada, les États-Unis et le Mexique ont bien un accord de libre-échange?Or ils en ont un ? l'Alena (Accord de libre échange nord-américain), en application depuis quinze ans. Accord que le président Barack Obama, son homologue mexicain, Felipe Calderon, et le Premier ministre canadien, Stephen Harper, réunis à Guadalajara hier, tentent de préserver. Personne ? ou presque ? en effet ne semble satisfait du partenariat. Certainement pas les syndicats américains, qui estiment que la concurrence des « maquilladoras », ces usines au bord de la frontière mexicaine, a fait perdre au moins un million d'emplois bien payés aux ouvriers américains. Pas les Mexicains, qui, s'ils reconnaissent les 600.000 jobs créés dans l'industrie au début de l'Alena (depuis, les « maquilladoras » ont déménagé pour aller en Asie), mettent en avant les 2 millions ? ou plus ? de postes détruits dans l'agriculture. Peu concurrentiels, les petits céréaliers mexicains ont été laminés par l'afflux de maïs cultivé dans les grandes plaines américaines et, surtout, large- ment subventionné par Washington. Résultat, les paysans passent la frontière pour chercher un travail de l'autre côté du Rio Grande. Sans parler des autres dés?uvrés qui rejoignent les cartels de la drogue mexicains?Fallait-il, en dépit des disparités économiques entre le États-Unis et le Mexique, nouer un tel accord ? L'échec n'était-il pas écrit d'avance ? Le Mexique peut apparaître aujourd'hui comme l'exemple extrême des effets pervers d'un traité de libre-échange négocié entre partenaires inégaux. Certes, depuis l'avènement de l'Alena, les exportations mexicaines vers les États-Unis ont été multipliées par sept, et les investissements directs étrangers au Mexique ont quadruplé. Mais la croissance mexicaine n'a été que de 1,6 % en moyenne. Et les salaires sont encore six fois moins élevés au Mexique qu'aux États-Unis, tandis que le nombre de migrants mexicains (un demi-million par an) a doublé depuis la mise en place de l'Alena. Le tout alors que le libre-échange était censé enrichir le pays? nle nombre de migrants mexicains (un demi-million par an) a doublé depuis l'entrée en vigueur de l'accord.
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