EDF lance un programme de cessions

« EDF va engager un nouveau programme de cessions en 2009-2010 pour alléger sa dette d'au moins 5 milliards d'euros », a annoncé Pierre Gadonneix en présentant, hier, les résultats 2008 du groupe qu'il préside. L'endettement est passé de 16,3 milliards d'euros fin 2007 à 24,5 milliards fin 2008. Ces chiffres incluent un remboursement anticipé de 2,7 milliards d'euros pour l'achat de British Energy (dont le coût d'acquisition s'élève finalement à 13,5 milliards, soit 2,2 milliards de moins que prévu, grâce à la dépréciation de la livre) et une avance de 1,3 milliard d'euros à Constellation, dont EDF est en train d'acheter 50 % des actifs nucléaires pour 4,5 milliards de dollars.Rien n'est excluTout en affirmant que le ratio dette/Ebitda (excédent brut d'exploitation) d'EDF, qui s'établit à 1,7, figure « parmi les plus bas du secteur », le groupe entame ce plan de cessions « pour se redonner des marges de man?uvres ». EDF a déjà vendu 5,7 milliards d'euros d'actifs entre 2005 et 2007, essentiellement ses activités au Brésil, en Argentine et au Mexique qui perdaient de l'argent. « Ces ventes correspondaient à la volonté stratégique de repli sur l'Europe », souligne Philippe Pesteil, administrateur CFDT du groupe. « Le nouveau plan de cessions ne sera pas acceptable s'il touche à l'intégration verticale de l'entreprise et aux compétences dans le thermique », ajoute-t-il.Refusant tout commentaire sur les cessions envisagées, EDF affirme « ne rien exclure ». « Les remèdes proposés à Bruxelles pour le rachat de Bristish Energy rentrent dans ce plan », a cependant précisé le groupe devant des analystes financiers. Ces remèdes portent sur deux centrales thermiques et un site. Le compte n'y sera pas. EDF pourrait être tenté de céder ses trois dernières centrales thermiques à l'international (Brésil, Chine, Vietnam), après avoir vendu précédemment celles d'Égypte et du Mexique. Par ailleurs, l'entreprise pourrait désirer s'alléger dans sa filiale transport (RTE). Ou encore sortir de Dalkia, le groupe de services à l'énergie dont EDF détient 34 % aux côtés de Veolia, une participation jugée insuffisante.Sur le 2e EPR français, qui sera construit à Penly avec GDF-Suez, Pierre Gadonneix a insisté sur la possibilité d'y associer « d'autres électriciens européens » (en plus d'Enel), « susceptibles de participer à la promotion de l'EPR en Europe ». En 2008, EDF a réalisé un chiffre d'affaires de 64,3 milliards d'euros (+ 7,8 %), un Ebitda de 14,2 milliards (? 6,4 %) et un résultat net part du groupe de 3,4 milliards (lire « La Tribune » du 11 février).Marie-Caroline Lopez
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