La crise financière s'invite dans la préparation du congrès du PS

Il y aura des surprises. " Cette confidence gourmande d'un responsable socialiste fait-elle partie de l'intoxication naturelle avant chaque congrès ou annonce-t-elle un renversement des tables le 6 novembre lorsque les militants PS seront appelés à choisir entre les six motions présentées ? Une chose est sûre, la crise financière frappe le congrès socialiste de plein fouet et menace au pire sa tenue même et au moins d'être un facteur de division supplémentaire dans un parti déjà fracturé.Benoît Hamon, leader de l'aile gauche, se fait l'avocat d'un " nouveau réalisme de gauche, en rupture nette avec la ligne actuelle du PS ". Martine Aubry prône " un vrai changement de système et non pas une simple régulation ". Ségolène Royal appelle à " changer le capitalisme ".Principale cible des polémiques, Bertrand Delanoë. Le maire de Paris est coupable aux yeux de ses rivaux de s'être défini au printemps comme " libéral " et " socialiste ". Ses amis écartent toutefois l'hypothèse d'un front " tout sauf Delanoë ". Pour Harlem Désir, les militants ne vont pas tomber dans le " faux procès " . " Sa motion est très claire, notamment sur le réformisme de gauche et la nécessité de réguler le système capitaliste ", affirme-t-il. Dans le camp Delanoë, on s'amuse même de voir Martine Aubry porter le fer contre le maire de Paris alors qu'elle est soutenue par Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius, " qui ne sont pas les plus antilibéraux " au PS. Et l'on continue de penser que la motion Delanoë sortira en tête du vote du 6 novembre.MAJORITE INTROUVABLE François Hollande, qui a rallié le camp du maire de Paris, juge de son côté que la crise " ne fait pas bouger les lignes " au sein du parti. " Elle ne fait que renforcer les positions de chacun ", explique-t-il, en rappelant que " les antilibéraux, les antieuropéens ont toujours représenté 35 à 40 % au PS ". Le problème, reconnaît le premier secrétaire du parti, c'est l'éclatement de la majorité sortante entre la motion Delanoë et la motion Royal. Et le rassemblement de " ceux qui pensent la même chose ", auquel François Hollande a vainement travaillé tout l'été, semble plus que jamais hors de portée.S égolène Royal va d'ailleurs entrer dans la campagne interne à coup de meetings après avoir opéré un repli stratégique sur la question de la désignation au poste de premier secrétaire. Hier, elle a réaffirmé sa volonté de " gagner le congrès " et a appelé les militants à " choisir l'avenir plutôt que ce qui se passait avant ", une attaque implicite contre l'attelage Delanoë-Hollande. L'ex-candidate à la présidentielle a aussi repoussé l'idée d'un de ses proches, Malek Boutih, qui demandait le report du congrès. La question devrait être tranchée au bureau national demain soir. François Hollande aimerait aussi pousser les candidats à sa succession à adopter une position commune face à la crise.
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