Plus de 9 millions de nouveaux abonnés chaque mois. Le marché indien de la téléphonie mobile a de quoi faire tourner les têtes des grands opérateurs mondiaux. Y compris celle du très prudent japonais NTT DoCoMo. Le premier opérateur de l'Archipel va ainsi débourser 2,1 milliards d'euros pour acquérir 26 % du capital de Tata Teleservices, le numéro six de la téléphonie mobile en Inde avec 29,3 millions de clients au 30 septembre. Selon l'accord conclu avec le conglomérat indien, le japonais pourra également acheter 20 % de Tata Teleservices Maharashtra, une filiale régionale de l'opérateur.véritable changementLa prise de participation reste minoritaire. Mais elle marque un véritable changement dans la stratégie de NTT DoCoMo. Replié sur son marché domestique depuis l'échec au début des années 2000 de plusieurs alliances avec des opérateurs étrangers (l'américain AT&T, le néerlandais KPN et le hongkongais Hutchison), le groupe doit trouver aujourd'hui de la croissance sur le continent. Car, avec un peu plus de 104 millions d'abonnés, soit un taux de pénétration supérieur à 80 %, le marché japonais de la téléphonie mobile stagne. Le nombre d'utilisateurs n'a augmenté que de 0,4 % en un an. Conséquence, l'opérateur a été contraint d'abaisser le mois dernier sa prévision de chiffre d'affaires annuel. D'où sa stratégie plus agressive.En juin, NTT DoCoMo a acheté 30 % du capital de Aktel, numéro trois de la téléphonie mobile au Bangladesh, pour 227 millions d'euros. Et a indiqué viser les autres marchés de la région, Inde, Laos, Vietnam, Cambodge et Chine, où les taux de pénétration de la téléphonie mobile sont aujourd'hui largement inférieurs à ceux des marchés développés. Rien qu'en Inde, en un an, le nombre d'abonnés a bondi de 51 % pour atteindre 315 millions de personnes. Selon le cabinet Gartner, le pays pourrait compter 737 millions d'abonnés en 2012, sur une population totale de 1,1 milliard d'habitants. Pour un chiffre d'affaires total de 30 milliards d'euros, soit une croissance annuelle moyenne de 18 % entre 2008 et 2012.En Inde, NTT DoCoMo va retrouver l'un de ses anciens ennemis, Vodafone. Après avoir quitté le Japon sur un échec en 2006, l'opérateur britannique a en effet pris pied l'an dernier en Inde en rachetant pour 8,5 milliards d'euros les deux tiers du capital de Hutch Essar, le quatrième opérateur mobile indien. Olivier Pinaudle nombre d'abonnés en inde a bondi de 51 % en un an.
L'Inde fait tourner les têtes des géants du mobile
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