Vendre des voitures plus cher pour en vendre plus. Cette recette simple et paradoxale a longtemps été la formule miracle des constructeurs allemands comme BMW, Porsche, Mercedes (Daimler) ou Audi (Volkswagen). Mais hélas, BMW et Daimler ont dû revoir dernièrement, eux aussi, leurs prévisions de ventes et de marges à la baisse. Logique?: les clients potentiels des constructeurs de luxe sont les premiers touchés par la crise financière. Baisse des revenus et restrictions des financements frappent donc le secteur de plein fouet, notamment aux États-Unis.Toutefois, au-delà de la mauvaise conjoncture actuelle, les constructeurs allemands disposent de plusieurs arguments forts pour se sortir de cette crise sans trop de casse. Ces spécialistes des véhicules de haut de gamme jouissent d'une image de marque mondiale enviée par leurs rivaux. Résultat?: pour bien des consommateurs, qu'ils soient européens, américains, russes, chinois ou indiens, le sommet de la réussite sociale consiste toujours à s'afficher au volant d'une Mercedes ou d'une BMW, quel qu'en soit le prix. Pas d'une Renault ou d'une Toyota.rigueurLa vente de modèles très performants et chers à des clients qui ne rechignent pas à la dépense a permis aux Allemands des progrès technologiques majeurs, qui rejaillissent ensuite sur toute leur gamme, y compris sur des modèles plus accessibles.Les spécialistes allemands ont su aussi cultiver une solide réputation de qualité, grâce à leur rigueur mais aussi à des coûts de revient moins contraignants que pour les constructeurs généralistes. Ils ont aussi fait appel à des designers de talent, qui ont su créer de fortes personnalités stylistiques tout en offrant un réel raffinement.BMW, Mercedes ou autres Audi vont toutefois devoir s'adapter à un marché qui réclame des voitures plus petites, plus économiques, moins polluantes. Le succès de la Mini de BMW et celui, beaucoup plus récent, de la Smart de Daimler ? qui pendant longtemps a été boudée par les acheteurs ?, prouvent que les groupes d'outre-Rhin ont un savoir-faire reconnu par la clientèle, y compris en matière de sobriété des véhicules. Romaric Godin et A.-G. V.
Par une stratégie de spécialisation
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