Faute avouée» est dit-on «à motié pardonnée». Il n'empêche. La banque de financement et d'investissement (BFI) co-détenue à 70% par les Groupes Banque Populaire et Caisses d'Epargne a dans un communiqué opposé un démenti aux 975 millions de pertes qu'elle aurait accusées au cours du mois d'octobre sur des opérations dites de «trading» dans le cadre de l'exercice de sa gestion dite pour «compte propre». Une information révélée par La Tribune dans son édition d'hier. «Natixis tient à démentir l'existence d'une perte d'un milliard d'euros, (...) au titre des activités de marché du mois d'octobre», précise la banque dans son communiqué. Toutefois, elle ne nie pas l'existence d'une perte. Au contraire! Elle admet que «dans le cadre des activités de marché normales, régulières, anciennes et pour l'essentiel tournées vers sa clientèle, elle a été confrontée, à l'instar de toutes ses consoeurs, au mois d'octobre, à un marché extrêmement difficile, sans précédent connu pour ces activités.» A ce titre, « il en résultera, sans qu'aucun dysfonctionnement puisse être invoqué, des revenus négatifs de la BFI en octobre de l'ordre de 250 millions d'euros, très inférieurs au chiffre avancé dans l'article» ajoute-t-elle en substance. A ce chiffre, la banque aditionne «250 millions d'euros environ» de provisions passées pour le même mois. Or, selon nos informations, lors de sa réunion du lundi 10 décembre le comité d'audit de Natixis a bien eu à constater l'existence d'une perte de 975 millions d'euros sur le mois d'octobre. troublant écartUne perte qui, toujours selon nos informations, prenait en compte le montant des instruments de couverture associées aux positions en cause. Alors qu'hier le porte parole de la banque arguait de leur non prise en compte dans le montant des pertes avancées par La Tribune pour expliquer l'écart constaté avec sa communication officielle. De son coté, un banquier conseil de la Natixis justifiait pour sa part le troublant écart par l'existence de données brutes d'un coté et de l'autre de données nette. Sans avancer d'autres précisions. Il reste donc aux dirigeants de la banque a faire toute la lumière sur ce différend à l'occasion de la présentation aujourd'hui des comptes du troisième trimestre de Natixis qui ont été publié hier soir à l'issue de la réunion de son conseil de surveillance. C'est du moins un exercice de transparence auquel ils paraissent s'être engagé hier matin : «les résultats trimestriels de l'entreprise feront l'objet d'une communication demain mais Natixis tient à apporter par anticipation les informations concernant octobre 08 qui seront intégrées dans cette communication», stipulaient-ils dans le communiqué adressé hier matin au marché pour contester le montant de la perte révélée. Ils pourront d'autant moins s'y soustraire que non seulement la sanction du marché à hier été sans appel . Mais surtout le doute a subsisté tout au long de la journée dans l'esprit des investissseurs . A la clôture de la séance hier l'action Natixis enregistrait une sévère chute de son cours de Bourse de 13,46% à 1,8 euro. L'Autorité de marchés financier qui s'en tenait hier à la communication faite par la banque attend elle aussi des précisions sur le sujet en marge de la présentation des résultats. Alors que la Commission bancaire se refusait hier à tout commentaire.

latribune.fr

25 Nov 2008, 1:34

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