Le recul de la demande fait flancher le baril

À Londres hier, le baril de pétrole est revenu dans une zone de prix désertée depuis janvier 2007. Le baril de brut léger européen pour livraison en décembre (brent) perdait 2,15 % à 53,56 dollars en fin de journée. Les intervenants gardent en effet les yeux rivés sur la demande, qui ne cesse de donner des signes de faiblesse. « Alors qu'en début d'année, la baisse de la demande dans les pays de l'OCDE était liée à la hausse des prix, la forte réduction de la consommation actuelle provient d'une activité économique réduite. Il s'agit d'un facteur plus fondamental, qui ne s'inversera que si les prix de l'énergie restent durablement bas », estiment les experts de Standard Bank. Même l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui a publié hier son rapport annuel sur les perspectives énergétiques, a révisé à la baisse ses prévisions de consommation d'or noir pour? les vingt ans à venir. La demande de pétrole devrait progresser de 1 % par an d'ici 2030 selon l'AIE, qui imaginait plutôt une progression annuelle de 1,4 % en 2007. Et à court terme, l'AIE pourrait annoncer aujourd'hui que la demande de pétrole s'apprête à reculer sur l'année 2008. Après avoir anticipé une progression de 2,4 % puis de 0,4 % de la consommation, l'Agence doit en effet officialiser aujourd'hui ses projections actualisées de la demande mondiale. « Tant que le dollar est fort, le pétrole aura du mal à se maintenir », puisque le baril est libellé en dollars, explique Thierry Lefrançois, analyste chez Natixis. L'opep s'inquièteOr, les ménages américains étant en train de se désendetter, on assiste actuellement au rapatriement de devises aux États-Unis qui soutient le cours du billet vert. Seule une réduction très brutale de l'offre pourrait aujourd'hui enrayer la chute des prix, sans quoi la tendance baissière pourrait orienter le baril vers les 50 dollars. Une dégringolade qui préoccupe l'Opep, dont certains représentants envisageaient hier une réunion d'urgence pour le 29 novembre prochain. Les pays producteurs, qui représentent 40 % des barils produits dans le monde, souhaitent convaincre la Russie, premier producteur mondial avec plus de 12 % de la production, de ralentir les cadences d'extraction. Reste qu'« un cartel ne peut pas aller à l'encontre d'une récession ; si les capacités de production augmentent alors que la demande est plate, il est logique que les prix baissent », estime Thierry Lefrançois chez Natixis. Aline Robert
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