Petit vent de confiance grâce à la relance

Après avoir broyé du noir pendant des semaines, les investisseurs sur les marchés auraient-ils décidé d'un coup de chausser des lunettes roses ? Toujours est-il qu'entre lundi dernier, jour où l'indice Dow Jones est tombé à son plus bas niveau depuis douze ans et la fin de la semaine, le marché a repris près de 10 %. Le CAC 40 a suivi le mouvement, en progressant de plus de 7 %. Alors que débute aujourd'hui la réunion des ministres des Finances et des banquiers centraux des pays du G20 à Horsham, au sud de Londres, l'embellie tombe à point nommé.Car ces derniers jours, les dirigeants politiques se sont renvoyé la balle par-dessus l'Atlantique sur l'opportunité d'en faire plus en matière de relance économique ou en matière de régulation financière. Selon la tradition boursière, les indices jouent un rôle d'indicateurs précoces des évolutions à venir dans l'économie réelle. Autrement dit, le rallye boursier de ces derniers jours serait annonciateur d'une reprise économique. Ce qui signifierait que l'électrochoc provoqué par les centaines de milliards d'euros dépensés dans les plans de relance ? 425 pour les États-Unis et l'Europe pour l'année 2009 ? se ferait déjà sentir. Et s'ils ne portent pas encore leurs fruits en termes de création d'emplois, ils auraient déjà un impact positif sur la confiance des ménages, rassurant ces derniers sur la détermination de leur gouvernement à agir pour combattre la crise. À cet égard, « le président Obama a marqué des points ces derniers jours, en martelant qu'il fallait relancer l'économie mais que cela prendrait du temps », relève Michael Carrey, chef économiste pour l'Amérique du Nord chez Calyon, à New York. Et c'est également la psychologie qui serait avant tout responsable de la volonté retrouvée des investisseurs de se porter acheteurs comme ils l'ont fait ces derniers jours. « Les dernières nouvelles ne sont pas sensationnelles, mais elles sont moins mauvaises qu'avant, et c'est déjà beaucoup », remarque Jay Bryson, économiste à la banque Wachovia, en Caroline du Nord, en faisant allusion à un retour aux bénéfices pour quelques banques américaines qu'aux données un peu meilleures qu'attendu sur les ventes au détail ou les stocks des entreprises, dont la baisse illustre, elle aussi, l'appétit, même timide, des consommateurs.compenser les pertesReste à savoir si l'hirondelle fera vraiment le printemps? Si les signaux positifs, sur les marchés financiers comme dans l'économie réelle, apparaissent, d'autres, de nature à ralentir cet élan, voire à le casser, pourraient encore être à l'?uvre. « Les gens ont plus d'espoir, certes, mais cela n'empêche pas qu'ils doivent épargner au lieu de dépenser, ne serait-ce que pour compenser leur perte de richesse », explique Michael Carrey. De quoi freiner une reprise économique fondée sur la consommation? Bref, les analystes n'excluent pas ? loin de là ? la possibilité qu'après le bel effort de ces derniers jours, les indices boursiers fassent de nouveau machine arrière et touchent même des niveaux encore plus bas. De quoi conforter, à Horsham, les partisans d'un effort supplémentaire en matière de relance, un camp représenté par les États-Unis, rejoints hier par les Chinois et les Japonais, ceux-ci ayant annoncé hier un nouveau plan de relance, le troisième depuis l'automne dernier?
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