Le fret vogue à contre-courant

Tanker Pacific est le premier à l'admettre. Plutôt que de payer un équipage à bord, ce qui permet au bateau d'être prêt à partir en quelques heures, l'affréteur a reconnu cette semaine avoir totalement désarmé cinq cargos destinés au transport de containers. Enchaînés les uns aux autres, les navires à l'ancre occupent un ou deux gardiens chargés de leur surveillance. Un phénomène rarissime dans le monde du fret, tant le coût de construction des navires incite leurs propriétaires à les faire tourner en permanence. Mais les cargaisons se font vraiment rares.Après un redressement au deuxième trimestre, les cours du fret sec sont de nouveau sous pression. En trois semaines, le Baltic Dry Index a chuté de plus de 22 % à 2.685 points hier. Dans le Pacifique, 150 navires de type Panamax sont dés?uvrés, soit un peu plus de 10 % de la flotte. « Depuis la fin des récoltes de céréales en Amérique du Sud, il n'y a plus grand-chose à transporter ; le marché est très calme, sauf en Chine et dans le Pacifique », explique un trader de LSS.Mais, sur le marché à terme, les cours du fret pour la fin de l'année sont nettement plus élevés que pour une livraison proche : le marché est en « contango », ce qui montre que les intervenants tablent sur un redressement des cours plutôt que sur une baisse plus forte. Selon plusieurs traders, la chute des prix du fret sec devrait donc s'interrompre, surtout pour les moyennes contenances. déconnexionContrairement aux Capesize, ces énormes bâtiments qui transportent exclusivement du charbon et du minerai de fer, les Panamax peuvent charger indifféremment des céréales, de l'acier, de la bauxite et de l'alumine, et ont donc plus de chances de trouver une cargaison.Pour UBS, le ralentissement du Baltic Dry Index s'expliquerait par le différend opposant actuellement Rio Tinto et la Chine, alors que Rio est un de deux premiers partenaires commerciaux du pays sur le minerai de fer, avec le brésilien Vale.La chute du Baltic Dry Index est néanmoins surprenante ; les métaux de base, qui affichent depuis dix-huit mois une évolution très proche de l'indice, sont au contraire orientés à la hausse : en trois semaines, l'indice de référence du London Metal Exchange gagne 18 %. Une déconnexion qui sonne comme un avertissement aux oreilles d'Eugen Weinberg chez Dresdner Kleinwort-Commerzbank. indicateur avancéSelon lui, le fait que le Baltic soit un indicateur avancé des tendances sur les matières premières s'explique par le décalage entre les échanges commerciaux et la publication des statistiques, notamment sur les importations et les exportations. La récente chute du fret serait ainsi le reflet de la fin de la politique de stockage de la Chine, qui a garni ses réserves de minerais au premier semestre. Jusqu'à plus soif : avec plus de 73 millions de tonnes de stocks de minerai de fer à fin mai, le pays a de quoi faire tourner son économie pendant plusieurs mois. Le pays ralentit le rythme de ses importations, ce qui pourrait peser sur les métaux de base à court terme. nTransport
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