Les brasseurs se font chers en Bourse

tendanceExcellents. C'est le qualificatif qui semble le mieux convenir aux résultats financiers des producteurs de bière. À première vue... Hier, le groupe américano-belge Anheuser-Busch InBev, numéro un mondial du secteur, a publié une hausse de 18,5 % de son excédent brut d'exploitation, au titre­ du deuxième trimestre, à 3,6 milliards de dollars (2,5 milliards d'euros). Un montant supérieur à la prévision des analystes sondés par l'agence Reuters. La semaine dernière, le danois Carlsberg avait lui aussi agréablement surpris, avec un bond de 36,6 % de son bénéfice net, pour la période d'avril à juin, à 1,94 milliard de couronnes danoises (0,26 milliard d'euros). Même chose pour l'américain Molson Coors, dont le résultat net a doublé au deuxième trimestre, à 187,3 millions de dollars. Et que dire de l'envolée de 68 % du bénéfice net du chinois Tsingtao au premier semestre, à 639,8 millions de yuans (65,4 millions d'euros) !Le hic, c'est que, comme dans bien d'autres secteurs d'activité, ces belles performances résultent essentiellement de réductions de coûts, et non d'une amélioration de l'activité. Ces baisses de coûts sont de deux types. Il y a d'abord l'assagissement des prix des matières premières : le prix de l'orge a chuté de 35 % entre juin 2008 et juin 2009. Ensuite, la plupart des producteurs de bière ont mis en ?uvre des réorganisations de leur activité, lesquelles ont débouché sur des économies substantielles. Le cas le plus parlant est celui d'AB InBev. La fusion, en 2008, de l'américain Anheuser-Busch avec le belge InBev a permis au nouvel ensemble d'économiser 610 millions de dollars, au premier semestre.croissance en panneEn revanche, la croissance des ventes n'est pas au rendez-vous. Celles d'AB InBev ont fléchi de 1,1 %, en volumes, sur le seul deuxième trimestre. Un recul qui atteint 6 % chez Carlsberg. Et celles de SABMiller, numéro deux mondial du secteur, ont stagné, d'avril à juin. « L'industrie de la bière n'est pas immunisée contre la crise économique », a reconnu hier Carlos Brito, directeur général d'AB InBev. Et ce dernier de prévenir les analystes : la hausse de 18,5 % de l'excédent brut d'exploitation, au deuxième trimestre, ne doit pas être extrapolée au reste de l'année.Cette mise en garde a été entendue : l'action SABMiller a dévissé de 5,36 % hier en séance, à 27,25 euros. Il faut dire également que les valorisations des brasseurs sont élevées, d'après le bureau d'analyses RBS, qui a récemment abaissé ses recommandations sur SABMiller, AB InBev et Heineken. Tombés très bas l'an dernier, ces titres ont refait une grande partie de leur handicap, AB InBev s'adjugeant 64 % depuis janvier, Heineken, 25 %, et SAB­Miller, 15 %. Conséquence, ces actions se paient entre 13,7 et 21,3 fois les bénéfices attendus pour 2009, selon les données de l'agence Bloomberg. Des multiples plus que corrects. Christine Lejoux
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