Les SSII françaises ignorent les vagues de concentration

Les idées reçues ont la dent dure. Les médias ne cessent depuis plusieurs années d'évoquer la concentration du secteur des logiciels et services informatiques, en France. Et il n'en est rien. Le Syntec Informatique, la chambre patronale du secteur, a tenu hier à mettre les choses au clair. Les opérations de rapprochements spectaculaires du type Unilog-Logica, Business Object-SAP ou EDS-HP ne sont pas représentatives de la spécificité du marché français.Les opérations de fusions-acquisitions sont monnaie courante et ne font que suivre, logiquement, la conjoncture du secteur. Comme le montrent les chiffres compilés par AP Management et HSBC, entre 1997 et 2007, le nombre d'opérations n'a ainsi cessé de faire du yo-yo avec un pic en volume en 2000 puis un creux en 2003. Une année pourtant record en valeur du fait du rachat de SchlumbergerSema par Atos Origin pour 1,3 milliard d'euros. L'année dernière a vu se réaliser neuf opérations contre cinq en 2006 mais huit en 2005.ENTREPRISES ULTRA-SPECIALISEESEt " 68 % des opérations sont inférieures à 7,5 millions d'euros ", note Pierre-Yves Dargaud, président d'AP Management. Car le paysage des logiciels et services reste très atomisé, avec une majorité de TPE ultra-spécialisées. Il compte aujourd'hui " 21.300 entreprises contre 18.000 il y a quelques années. Il n'y a donc pas de concentration ", indique Romain Hugot, président de la commission économie-marché du Syntec Informatique, qui préfère parler de " consolidation ".Le dynamisme des créations d'entreprise en est une bonne illustration. Le taux de " natalité " est élevé, car le ticket d'entrée reste relativement faible. Mais le besoin d'investissement étant fort pour alimenter la croissance, finalement, " 70 % à 80 % des sociétés créées emploient moins de 10 salariés et ne grossissent pas ", relève pour sa part Arnaud Cadart, consultant chez CM-CIC.La structure du marché s'avère ainsi bipolarisée entre de nombreuses PME (de plus en plus souvent sous-traitantes des plus grandes) et quelques grands groupes. Selon le cabinet IDC, en 2007, les cinq premières SSII françaises ne contrôlaient que 18 % du marché. Cette année, le Syntec observe que la " concentration " s'accélère dans les logiciels, un phénomène dû au fait que cette industrie, plus jeune, " est en train de se structurer ", note Romain Hugot. À l'inverse, les opérations se ralentissent dans les SSII. Quant à préjuger des conséquences de la crise financière, l'exercice reste périlleux.
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