Les républicains tentent d'attiser la révolte fiscale contre la gestion Obama -

Rendez-vous cet après midi, de 16 heures 30 à 19 heures, dans le parc de l'Indépendance, sur Liberty Drive. Dans le centre-ville de Lake Jackson, une bourgade à côté d'Austin, Texas, comme dans 300 à 500 autres villes des États-Unis, des Américains mécontents de la politique de président Obama vont se réunir pour une « tea party » d'un nouveau genre. Il s'agit, comme en 1773, quand des colons ? exaspérés de devoir s'acquitter de taxes sur le thé importé d'Angleterre ? avaient jeté la cargaison d'un bateau dans le port de Boston, de clamer haut et fort le refus de payer plus d'impôts. Des augmentations virtuelles pour l'instant, même si Barack Obama et les démocrates majoritaires au Congrès ne font pas mystère de leur volonté de remettre en cause les cadeaux fiscaux octroyés pour dix ans par les républicains en 2001. En fait, c'est la réponse démocrate à la crise, et les dépenses qu'elle induit, qui met en colère certains Américains. séquence sur le webTout a commencé le 19 février dernier, quand Rick Santelli, commentateur sur les marchés à terme de Chicago pour la chaîne CNBC, s'est emporté devant les caméras. L'objet de son courroux?? L'annonce du plan de 75 milliards de dollars de la Maison-Blanche pour venir en aide à ceux qui ne pouvaient plus rembourser leur emprunt immobilier. « C'est récompenser les irresponsables, a tonné le journaliste conservateur. Il est temps d'organiser une nouvelle ?tea party?. » Derrière lui, surprise, les traders, sur le parquet du Chicago Board of Trade, applaudissent. Plus tard, sur le Web, la séquence est visionnée par plus d'un million de personnes. Il n'en a pas fallu plus aux républicains pour retrouver espoir. Battus aux présidentielles comme aux législatives, décrédibilisés par l'aventurisme en Irak, usés par huit ans de pouvoir, ils avaient du mal à retomber sur leurs pieds. Confortable pour certains, l'opposition n'était pas leur tasse de thé? « anti-taxe »Et alors qu'ils avaient été, en plus de la défaite électorale, largement distancés dans l'utilisation des nouvelles technologies par un Obama accroché à son Blackberry, voilà qu'ils se sont mis à utiliser le Net pour battre le rappel des troupes. Les sites et les blogs conservateurs, tels que « FreedomWorks » ou « Right Klik », ont relayé le message « anti-taxe ». D'autres vendent des T-shirts estampillés « Revolt Against Socialism » et, bien entendu, des tasses à thé. L'idée est donc, pour les mécontents, de se réunir cet après-midi, de chanter des slogans hostiles aux « dépenses somptuaires » consenties par la nouvelle administration, et de rassembler des sachets de thé qui seront ensuite envoyés à Washington. Évidemment, depuis les attentats du 11 septembre 2001 et la psychose de l'anthrax, il y a peu de chances que sénateurs et représentants reçoivent ce courrier. Reste à savoir combien d'Américains se mobiliseront. « Ils seront nombreux, affirme à ?La Tribune? Grover Norquist, le président de Americans for Tax Reform, les conservateurs n'ont pas l'habitude de manifester, mais le niveau de mécontentement est très élevé. » Si les républicains sont optimistes, les démocrates ne manquent pas de demander où étaient les défenseurs de la discipline budgétaire entre 2001 et 2008, quand Bush creusait le déficit. Quant au Prix Nobel d'économie, Paul Krugman, il estimait récemment dans le « New York Times » que les démocrates n'avaient actuellement pas « d'opposition crédible, particulièrement en matière de politique économique », puisque dans ce domaine, « les républicains sont dans les choux », concluait-il. Malgré leur découverte des réseaux sociaux Internet, ils sont encore loin d'avoir inventé le nouveau « MoveOn.org », fer de lance de la contestation sur l'Irak. Pas plus qu'un nouveau discours, d'ailleurs. Enfin, s'ils ont des relais dans les médias, les républicains ont du mal à en trouver auprès des think tanks conservateurs de Washington. Ceux-là même qui avaient fait merveille dans la dissémination de leur idéologie ces dernières années, rechignent même aujourd'hui à embaucher les anciens de l'administration Bush?
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