Les utilitaires légers en manque de sécurité

Alors qu'ils transportent tous les jours des centaines de kilos de marchandise chacun, sur des distances annuelles pouvant atteindre 80 à 100.000 km, les utilitaires légers sont encore nettement moins bien équipés qu'une simple auto bas de gamme. Le montage en série de certains équipements aurait pourtant une action positive sur la sécurité routière.Dans son étude, parue en fin d'année dernière, et portant sur les véhicules utilitaires légers (VUL) les plus vendus dans l'Hexagone en 2007, l'Observatoire des véhicules d'entreprise a mis en avant le mauvais taux en équipements de ces véhicules. Parmi eux, ceux appartenant à la première famille, la plus importante, touchant à la sécurité, sont considérés comme indispensables : l'ABS (système antiblocage des freins), l'airbag conducteur, l'airbag passager, l'ESP (système de contrôle électronique de stabilité), l'AFU (système d'aide au freinage d'urgence par amplification du freinage), le témoin de surcharge, la cloison de séparation entre l'habitacle et la zone de chargement et, enfin, le témoin de pression des pneumatiques, seul lien entre le véhicule et la route, faut-il le rappeler.Un constat amerMalgré une nette amélioration des choses, notamment en matière d'ABS et d'ESP (le premier est désormais proposé en série sur plus de 90 % des VUL et le second à 80 % en série ou en option), le taux d'équipement en matière de systèmes de sécurité laisse encore à désirer. Ainsi, alors que toutes les voitures particulières et de société proposent l'airbag en série, 10 % des utilitaires n'en disposent qu'en option (en moyenne 150 euros). Quant à son homologue côté passager, il n'est en série que sur 1,3 % des VUL ! Plus encore que sur une voiture, dont la répartition des charges et la variation du poids total roulant sont assez faibles, l'ESP est un équipement particulièrement efficace sur les utilitaires. Ceux-ci affichent des différences de chargement importantes avec une répartition des masses sans commune mesure entre le moment où il roule à vide et celui où il est en pleine charge. Enfin, le centre de gravité peut varier de façon importante en fonction du type et de la répartition du chargement. Autant dire que l'ESP, un « accessoire » utile pour les voitures, devrait être obligatoire pour les utilitaires. Et pourtant, moins de 30 % des VUL le proposent en série et seulement 52,4 % en option. Quant aux 17,9 % restant, impossible d'en équiper le véhicule? Autre équipement qui devrait être obligatoire sur un utilitaire : le témoin de surcharge. Si la plupart des utilisateurs roulent dans les règles, une part non négligeable est en permanence ou presque en surcharge, d'autant plus que les véhicules récents, plus gros et plus lourds, affichent des charges utiles inférieures. Malheureusement, pas un seul VUL n'est équipé d'un témoin de surcharge, en série ou en option. Ce qui en dit long sur le chemin qui reste à parcourir en la matière.Autre facteur d'insécurité routière, la crevaison ou l'éclatement des pneumatiques qui peuvent avoir, sur un véhicule d'un poids total autorisé en charge de 3,5 tonnes et chargé au maximum, de lourdes conséquences pour les passagers mais aussi pour les autres usagers de la route. Là encore, plus de 90 % des VUL (91,4 % exactement) ne peuvent disposer d'un témoin de sous-gonflage. Enfin, la paroi de séparation, qui peut elle aussi sauver des vies en cas d'accident en évitant des intrusions d'objets dans l'habitacle, est proposée en série sur 49,5 % des modèles. Ceux pouvant en disposer en option représentent une part de 41,9 %, les 8,6 % restant ne pouvant en être équipés, ni en série ni en option. Ne reste plus à leurs utilisateurs qu'à se tourner vers les spécialistes en accessoirie. n
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