Le marché du camion reste déprimé

utomobileSi le marché automobile profite des primes à la casse, le poids lourd poursuit sa dégringolade. « À la fin mai, nos ventes étaient en chute de 60 % », affirme-t-on chez Renault Trucks, filiale camions du suédois AB Volvo. Et « nulle amélioration sur l'année n'est en vue ». Les volumes « reculent de 45 % en France et de 85 % en Europe de l'Est ».Du coup, la production du seul constructeur français de poids lourds est tombée de 310 véhicules par jour il y a un an à? « 230 en décembre 2008, 115 en janvier 2009 et 75 actuellement ». Soit le quart de ses capacités installées. Résultat : Renault Trucks, qui assemble des véhicules à Bourg-en-Bresse (Ain) et Blainville (Calvados), envisage carrément « 120 jours de chômage technique sur l'année », soit plus de la moitié du temps de travail. « Le personnel de production chôme 13 ou 14 jours mensuellement aujourd'hui, le personnel administratif 7 jours », explique-t-on en interne. Pourtant, malgré ces coupes claires, « il reste encore du stock dans le réseau ». La firme a d'ailleurs dû créer un fonds spécifique « de plus de 7 millions d'euros pour que les salariés au chômage technique touchent plus de 90 % de leur salaire net ». Mais celui-ci risque vite de s'épuiser. Et « nous entamons actuellement de nouvelles négociations sur ce sujet ». Le constructeur « a mis fin aux contrats de 2.500 intérimaires entre octobre 2008 et février 2009 ». Il ne prévoit pas, toutefois, de plan social pour 2009 et 2010 à ce stade.aide de l'étatLa branche française du suédois, qui était jusqu'ici un bon contributeur aux résultats financiers du groupe, a donc vu sa rentabilité se dégrader fortement. Depuis le début de l'année, elle ne gagne plus d'argent. Heureusement, Renault Trucks a bénéficié de 250 millions d'euros d'aide d'État versés en mai. Le constructeur, le plus petit du Vieux Continent, détient (sur quatre mois) 10,2 % du marché de l'Europe des 27 (véhicules de plus de 6 tonnes), contre 11,3 % un an plus tôt. Mais il a accru sa pénétration en France (35,5 %) et en Espagne (16,7 %), ses deux marchés clés.Alain-Gabriel Verdevoye
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