Le dollar insensible aux joutes oratoires

ChangesEn des temps pas si lointains, le dollar aurait dévissé sous l'effet d'une telle déclaration : le président russe, Dmitri Medvedev, a affirmé mardi que les monnaies de réserve existantes, parmi lesquelles figure le billet vert, n'avaient pas joué leur rôle de manière satisfaisante et qu'une nouvelle monnaie supranationale était en cours de création, dans le cadre du premier sommet formel des Bric à Ekaterinbourg, qui réunit notamment les dirigeants du Brésil, de Russie, d'Inde et de Chine. « inébranlable »Or le dollar a à peine cillé. Tout au plus a-t-il cédé quelques fractions sous l'effet du bond en avant de l'indice allemand Zew, qui mesure les attentes économiques des milieux financiers outre-Rhin. Il a fait une incursion momentanée jusqu'à 1,39 face à la monnaie unique qui avait touché son point haut de l'année début juin, alors qu'il s'était hissé jusqu'à 1,3750 pour 1 euro dans la matinée, après avoir reçu un soutien inhabituel du ministre des Finances japonais. Face à l'offensive des grands pays émergents. Kaoru Yosano a exprimé, au nom du gouvernement nippon, l'entière confiance de son pays dans les bons du Trésor américains et le dollar, dont le rôle de monnaie de réserve est « absolument inébranlable ».Car personne n'est dupe : si les Bric souhaitent entrer dans le club des puissants par la grande porte, ils ne sont pas prêts à se tirer une balle dans le pied. Détenteurs de plus des deux tiers des 6.700 milliards de dollars de réserves de change mondiales, la Chine et la Russie, dont le trésor de guerre est libellé en billets verts pour 60 % ou plus, n'ont aucun intérêt à voir la monnaie internationale s'écrouler. Le principal conseiller économique du Kremlin l'a ouvertement admis hier : pour Arkadi Dvorkovitch, « personne ne veut démolir le dollar, personne n'a de tels objectifs, nous y compris ». Il a également convenu que même si les Bric n'avaient pas fait dans la dentelle depuis la fin mars, lorsqu'ils tentaient de tirer la couverture à eux avant le G20, « il fallait avancer avec un maximum de précautions sur ces questions ». vers un vrai rebondC'est devenu une évidence, la joute émergente qui avait été partiellement responsable de la dérive du dollar intervenue de mars à la fin mai, en même temps que revenait l'appétit pour le risque, s'est aujourd'hui émoussée. Les incertitudes entourant désormais l'évolution des indices boursiers après leur violent rebond font à nouveau pencher la balance en faveur du dollar. D'autant que l'économie américaine émergera de la récession avant celles de ses principaux partenaires occidentaux. Les économistes d'Aurel BGC n'hésitent pas à prédire « un vrai rebond du dollar », qui lui ferait terminer l'année à 1,25 pour 1 euro. Isabelle Croizard
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