La situation de l'emploi continue à se dégrader

Il n'y a donc pas eu de bonne surprise sur le marché du travail. En dépit de la hausse inattendue de 0,3 % du PIB au deuxième trimestre, les signaux en matière d'emploi sont restés au rouge. Selon les données provisoires rendues publiques vendredi par l'Insee, l'économie française a détruit quelque 74.100 emplois dans les secteurs marchands entre le 31 mars et le 30 juin, soit un recul de 0,5 %. Au total, ce sont plus de 400.000 postes qui ont disparu depuis un an (? 2,5 %), ramenant le nombre de salariés (15,6 millions) à son niveau de 2006. Certes, tout n'est pas noir. Le rythme des destructions d'emplois a très nettement ralenti par rapport au début de l'année. Sur le seul premier trimestre, 168.400 postes avaient, en effet, été supprimés. Autre signe encourageant, la meilleure tenue du tertiaire. Au premier trimestre, ce secteur avait enregistré plus de 111.000 destructions de postes, dont 80.800 pour le seul travail temporaire. Rien de tel sur les trois derniers mois connus, où l'emploi stable semble relativement épargné, avec 22.400 suppressions de postes dont 16.200 dans l'intérim.Un infléchissement que n'ont pas manqué de souligner les membres du gouvernement en fin de semaine dernière. « Le nombre d'emplois salariés a encore diminué de 74.100 emplois, mais cette contraction est deux fois moins forte qu'au trimestre précédent », indiquait, vendredi, François Fillon, dans un communiqué. « Cette évolution [?] reflète en partie l'évolution favorable du PIB au deuxième trimestre en France. Elle tire aussi profit des mesures prises par les pouvoirs publics depuis plusieurs mois », a renchéri Christine Lagarde.Mais nul ne se risque à un satisfecit plus poussé. Car le marché du travail semble durablement orienté à la baisse. « En dépit de la hausse du PIB, les destructions d'emplois restent importantes. Et le phénomène va se poursuivre car les entreprises ont besoin de rétablir leur productivité et de restaurer leur taux de marge », souligne Éric Heyer, directeur adjoint du département analyses et prévisions de l'OFCE. Les dernières prévisions de l'Insee anticipent 592.000 suppressions de postes pour l'ensemble de l'année 2009. D'où des prévisions inquiétantes concernant la hausse du chômage. Lors de l'une de ses premières interventions en tant que ministre du Travail, Xavier Darcos avait évoqué 800.000 chômeurs de plus cette année, avant de se rétracter.un automne difficileUne certitude, le gouvernement se prépare à un automne difficile. Dès la rentrée, il devrait assouplir le recours au chômage partiel dans les services, comme les partenaires sociaux l'y ont encouragé dans leur accord d'urgence sur l'emploi du 8 juillet. Il accélère aussi le déploiement des contrats aidés. 20.000 sont programmés dans le privé au second semestre et près de 200.000 dans le secteur non marchand, selon une circulaire récente. nMême si la baisse est moindre qu'au début 2009, 74.000 emplois ont été détruits au 2e trimestre.
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