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maritimeLes ports et les armateurs se retrouvent en pleine tempêteLe commerce maritime subit la crise de plein fouet. Les commandes de nouveaux navires sont stoppées.La conférence annuelle de l'organisation des ports européens, réunie en fin de semaine dernière à Marseille, a tiré le bilan d'un premier semestre 2009 de récession. Les ports européens voient depuis le début de l'année leur trafic reculer de 14 %. Les trafics les plus touchés sont les vracs solides et les voitures. Les conteneurs reculent également fortement, en moyenne de 20 %, alors que les produits alimentaires et les hydrocarbures limitent la casse. Selon l'économiste néerlandais Peter De Langen, les ports américains et japonais enregistrent des contre-performances comparables. Mais, pour l'instant, aucun grand projet structurant n'a été annulé.Les armateurs sont bien sûr en première ligne. 2008 a vu les taux de fret (coût de la marchandise transportée) s'effondrer de 75 % en moyenne dans le monde, avec des pointes à 95 % pour les vracs solides. La CMA-CGM a annoncé qu'elle ne renouvellerait pas les contrats de location de navires arrivant à terme en 2009. Ces contrats concernent une flotte d'une centaine de bâtiments. D'autres armateurs propriétaires de leurs bateaux n'ont pas cette souplesse et doivent mettre des unités à l'ancre.À contre-courant, la flotte mondiale s'est accrue de 7 % en 2008, car les navires ont été commandés en pleine période d'expansion de la Chine. 10.000 navires sont actuellement en construction, dont 4.000 achetés en 2008. Cette frénésie a subi un brutal coup d'arrêt en 2009, avec seulement huit commandes passées. hausses des tarifsLe marché de l'assurance accuse lui aussi le coup. Même si les tarifs continuent d'augmenter, la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA) s'attend, pour 2009, « à une baisse sensible du volume de primes encaissées, du fait de la diminution de la matière assurable ».En janvier et février, la FFSA a noté une baisse de la collecte de 7 %. Une contraction du marché qui, selon la fédération, « provoquera des disparitions d'acteurs de niches ou des retraits volontaires de l'activité transport ».L'heure est également au pessimisme pour les réassureurs. Patrizia Kern, directrice du département maritime et transports chez Swiss Re, remarque qu'« avec la crise financière, les capitaux coûtent cher. Or, nous devons augmenter nos fonds propres pour satisfaire aux nouveaux ratios de solvabilité imposés par la Communauté européenne. Pour offrir une bonne rentabilité aux capitaux et continuer de les attirer, les réassureurs vont donc devoir hausser leurs tarifs ».Les armateurs se trouvent confrontés à un effet ciseau redoutable. Alors que leurs taux de fret peinent à remonter, le nombre de navires et les primes d'assurance augmentent.Gérard Tur, à Marseille
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