Prokhorov, nouveau tsar des milliardaires russes

L'effondrement de la Bourse russe (? 70 %) a braqué les projecteurs sur le milliardaire Mikhaïl Prokhorov, qui a eu le flair de vendre, avant la crise, sa participation dans le groupe minier Norilsk Nickel. Car selon le magazine russe « Finans », dont le classement fait autorité à Moscou, la plus grande fortune du pays appartient désormais à Mikhaïl Prokhorov, connu en France pour avoir invité trop de charmantes jeunes compatriotes à Courchevel en 2007. Du moins au goût de la police, qui l'avait alors détenu 48 heures.Ancien actionnaire principal de Norilsk Nickel, Mikhaïl Prokhorov ne doit son classement qu'au fait d'avoir perdu beaucoup moins d'argent que ses pairs. Par rapport à l'an dernier, l'oligarque n'a perdu « que » 4 milliards de dollars. Son coup de maître a été réalisé en 2008 lorsqu'il a vendu ses 25 % de Norilsk Nickel, obtenant en échange 8 milliards de dollars ainsi que 14 % de RusAl. Et ce, juste avant que le titre du numéro 1 mondial du nickel ne s'effondre : la valorisation du groupe a en effet chuté à 3 milliards de dollars aujourd'hui, contre 13 milliards en avril 2008. Désormais, Mikhaïl Prokhorov détient avec sa société de gestion Onexim un empire s'étendant de la métallurgie (RusAl, Polyus Zoloto) aux nanotechnologies (plusieurs fonds venture) en passant par la finance (Renaissance Capital et Rosbank, où il est coactionnaire de la Société Générale) et la production d'électricité (TGK-4).vainqueurSurtout, le très sportif Mikhaïl Prokhorov sort vainqueur de son duel avec son mentor Vladimir Potanine, l'autre actionnaire majeur de Norilsk Nickel. Au terme d'un divorce conflictuel avec son ancien partenaire, Mikhaïl Prokhorov apparaît comme celui qui a senti le vent tourner. Il n'a gardé de leurs actifs communs que ceux qui ont conservé le plus de valeur (Polyus Zoloto et TGK?4). Les deux anciens amis avaient bâti leur fortune sur la discutable privatisation de Norilsk Nickel en 1993 pour une poignée de millions de dollars.La place enviable de première fortune russe appartenait l'année dernière à Oleg Deripaska, qui a eu le malheur de s'endetter jusqu'au cou pour acheter? 25 % de Norilsk Nickel au prix fort. Auparavant, la place a été occupée par Roman Abramovitch un autre oligarque très proche de Vladimir Poutine et, encore avant, par l'embastillé Mikhaïl Khodorkovski. Il n'est donc pas toujours de bon augure en Russie d'être en première ligne face à un Kremlin plutôt enclin aujourd'hui à la renationalisation.Emmanuel Grynszpan, à MoscouIl a eu le flair de vendre, avant la crise, sa participation dans le groupe minier Norilsk Nickel.
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