L'euro s'enlise lentement face au dollar

Les prévisionnistes, qui s'étaient fait discrets sur les taux de change depuis le début de l'année, ont trouvé un os à ronger, avec le couple euro-dollar. En une belle unanimité, ils pronostiquent une amplification du recul de la monnaie unique, tombée hier à un nouveau point bas de six semaines face au billet vert, à 1,2520, apparentant la crise économique et financière que traversent les pays d'Europe centrale et orientale, intimement liés à la zone euro, à la crise asiatique de 1997-1998. Car rien n'y fait?: même les piteuses statistiques américaines publiées hier n'ont pas retiré au dollar son rôle de valeur refuge. Ni les mises en chantier tombées à un nouveau plancher de cinquante ans, affichant une baisse de 17 % en janvier, ni la chute, plus forte que prévu, de 1,8 % de la production industrielle n'ont dissuadé les acheteurs de billets verts, confiants dans la détermination de l'équipe de Barack Obama, qui vient de promulguer son plan de relance, de sortir l'oncle Sam du marasme.Le boulet de l'Est, qui va aggraver la récession dans la zone euro, pourrait faire perdre à la monnaie unique 10 % supplémentaires. C'est le chiffrage des analystes chartistes de Royal Bank of Scotland (RBS). L'euro tomberait ainsi à son plus faible cours depuis cinq ans vis-à-vis du dollar, pour refluer jusqu'à 1,14 d'ici à la fin juin.exposées à l'estCe que redoute RBS, c'est avant tout l'exposition des banques européennes à l'Europe de l'Est, infiniment plus impliquées derrière l'ex-rideau de fer que celles des États-Unis ou de Grande-Bretagne. Celle-là même qu'avait stigmatisée l'agence Moody's en début de semaine, précipitant la chute des monnaies des Peco. Sur les 1.500 milliards d'euros engagés dans les pays d'Europe centrale et orientale depuis cinq ans, selon les statistiques de la Banque des règlements Internationaux arrêtées à fin septembre, la majeure partie a été investie par l'Autriche (220), l'Allemagne et l'Italie (220 chacune) et la France (155).À défaut d'être aussi pessimistes, un grand nombre d'économistes de banques, dont SG, ABN-Amro ou UBS, s'accordent à penser que l'euro n'échappera pas à une rechute à son point bas de novembre dernier, à 1,2330 dollar.Isabelle Croizard
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