Rencontres improbables d'une bande de Parigots patauds balad...

À la poursuite des Indiens à plumesVoir des Indiens « avec des plumes dans le nez » ? et, pourquoi pas, des Jivaros ?, c'est un rêve d'enfant, nourri de lectures de Tintin. En vrai, il faudra remonter l'Amazone et s'enfoncer dans la jungle. Et un voyage pareil, ça se prépare. Point de départ : Coca, une bourgade boueuse d'Équateur qui a grandi avec le pétrole. Là, il faut battre le rappel des routards en ville, prêts pour l'aventure, puis négocier avec le batelier qui utilisera sa barque, rudement taillée dans un tronc. Penser les repas pour plusieurs jours : spaghetti, riz ? et la viande, tiendra-t-elle par cette chaleur ? On partira avec Cuñado, le beau-frère du propriétaire du bateau. Il pleut. Faut-il mettre la main dans l'eau pour s'amuser ? au risque de rencontrer un banc de piranhas, ou se contenter de regarder le paysage barré par le capuchon du ciré ? D'immenses arbres laissent tomber leur feuillage dans le fleuve. L'Amazone déroule son ruban sans fin. Pour égailler l'atmosphère, Cuñado raconte l'histoire d'une embarcation qui a chaviré sous le poids d'un anaconda tombé d'un arbre? Les pales de l'hélice heurtent un tronc d'arbre mort qui flottait entre deux eaux. Tordues, c'est la dérive. Heureusement que Cuñado connaît son monde, le long du fleuve. Il empruntera des outils et rafistolera le moteur avec un bout de bois. L'occasion de discuter avec le chef de village, qui parle espagnol. Il est allé à l'école. Et même en ville. Les rencontres sont rares, mais étranges. Tels ces deux jeunes Suisses qui se prennent pour des Robinson. Les Indiens marchent pieds nus. Eux aussi. Même si des fourmis géantes menacent de leurs piqûres brûlantes. Ils filtrent quand même l'eau de l'Amazone avec leur petite pompe « made in Switzerland ». S'il existe maintenant des « lodges », on préfère le couchage à la dure. Le feu couve sous la cendre. En pleine nuit, la paillote s'enflamme. Tout le monde à l'eau. Mais Cuñado a eu le bon réflexe, la nourriture est sauvée. Devrait-il en offrir à ces « sacs à dos » qui ont préféré négocier ferme avec un batelier moins expérimenté que lui ? Ils ont chaviré et grignotent depuis une semaine des bananes fort avancées, glanées le long du rivage. « Je n'ai jamais aussi bien mangé qu'avec ces Gringos-ci », leur assure Cuñado, hilare. « Mais pourquoi voulez-vous vous promener ? », se demande de son côté le guide improvisé. « Voulez-vous chasser ? Aller au prochain village, à deux jours de marche ? » Il n'a pas l'intention de laisser passer l'occasion. S'il doit emmener ces Parigots en balade, autant que cela serve à quelque chose. Fusil dans une main, machette­ dans l'autre, il ouvre la voie en fendant la végétation d'un « squich » fulgurant. La canopée est si dense que le ciel disparaît. Soudain, un marcassin se faufile entre deux troncs enchâssés dans des lianes. Le coup est bien parti mais l'animal s'enfuit. La promenade a enfin un but : retrouver la balle. On tourne, on vire. Elle sera finalement extraite de l'écorce. « Et le chemin du retour, pour retrouver la berge, c'est où ? » Par ici, par là, non par là-bas? Le guide se gondole. Dans cette jungle où tout se ressemble, ces Blancs n'ont aucun sens de l'orientation ! Comment auraient-ils pu trouver cette clairière habitée ? Sur le carré taillé dans la jungle, les jeunes sont tout à leur partie de foot. Ils ne réduisent plus les têtes de leurs ennemis. Mais ils ont bien une plume, rouge, jaune, bleue, dans le nez ! Le chef a aussi une montre, qui ne lui sert à rien. Demain, c'est sûr, il aura un portable. nvacances de rêve/en Amazonie
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