Figure majeure de la photographie du XXe siècle, Henri Carti...

À chacun son Cartier-BressonIl a marqué l'histoire de la photographie du sceau de ses images dont certaines sont devenues des icônes, forgé la mémoire visuelle du XXe siècle, donné ses lettres de noblesse au photojournalisme. Henri Cartier-Bresson (1908-2004) ? dont le Musée d'art moderne de la ville de Paris propose une large rétrospective ? s'est imposé comme l'un des plus grands photographes de son temps. Son ?uvre demeure pourtant abordable. Peut-être parce que HCB, tel qu'on l'appelle, a toujours refusé de jouer le jeu du marché. Et de numéroter ses tirages, comme le font la plupart de ses collègues depuis une vingtaine d'années.« Je suis un fils de bonne famille qui a mal tourn頻, se plaisait à dire Henri Cartier-Bresson. Les siens l'auraient bien vu reprendre l'entreprise familiale de filature. Lui préfère fréquenter les surréalistes, se rêve peintre, fait ses classes au Louvre et à l'atelier du cubiste André Lhote. Avant de s'embarquer pour la Côte d'Ivoire en 1931.Un an plus tard, HCB est de retour en Europe. Il découvre alors le Leica, ce petit appareil révolutionnaire qui permet de faire des instantanés partout dans le monde. Direction l'Espagne, l'Italie, Cuba et le Mexique. De ces voyages au long cours, il rapporte son travail le plus fort. Un ensemble de photos en noir et blanc aux accents surréalistes. Tel ce manège de chevaux de bois abandonné dans un terrain vague de La Havane et qui semble continuer à tourner jusqu'à l'infini (1934).Nombre d'orÀ partir de 1936, Cartier-Bresson commence aussi à faire des photos pour la presse et documente notamment le couronnement de George VI à Londres (1937), privilégiant déjà des photos de la foule pour raconter l'événement. Il faut cependant attendre l'immédiat après-guerre et la création de l'agence Magnum en 1947 pour qu'il consacre l'essentiel de son temps au photojournalisme. Avec, toujours, ce sens de la composition qui se fonde sur le nombre d'or, et refuse l'anecdote au profit d'une implacable rigueur portée par un sens inégalé de la géométrie. Car HCB traque inlassablement cet « instant décisif » où le fond se combine à la forme. Jusqu'à ce qu'il abandonne la photographie en 1973 pour le dessin.Les rarissimes vintages (tirages d'époque) des années 1930, tirés par le photographe, sont les plus chers. Estimé entre 60.000 (42.952,26 euros) et 90.000 dollars (64.428,39 euros), celui de 1932 d'un vélo dévalant une ruelle à Hyères (20 cm × 30 cm) a atteint 265.000 dollars (189.705,82 euros) chez Christie's (New York) en 2008.à partir 4.000 eurosLes tirages tardifs des années 1970-1980 de ces mêmes photos, tirés sous le contrôle de HCB et signés de sa main, sont beaucoup plus abordables. Entre 6.000 (4.295,23 euros) et 15.000 dollars (10.738,07 euros). La photo mythique du passant dont le pas a été suspendu au-dessus d'une flaque derrière la gare Saint-Lazare (1932, tirage des années 1970) s'est vendue 8.750 dollars (6.263,87 euros) chez Christie's en mars dernier. Les photos plus récentes sont encore moins chères. Un vintage de 1976 figurant le jardin des Tuileries a trouvé acquéreur pour 5.625 dollars (4.026,77 euros) lors de la même vente. On ne connaît pas le nombre exact (une centaine) de ces tirages, mais ils restent précieux. D'autant que Cartier-Bresson a refusé que ses photos soient tirées après sa mort à des fins commerciales.Il faut en revanche se méfier des tirages de presse non signés, qui n'étaient pas destinés à la vente et qui se retrouvent aujourd'hui sur le marché. Estimés entre 800 et 2.000 euros, ils ne sont que très rarement authentifiés par la Fondation Henri-Cartier-Bresson et n'ont donc pratiquement aucune valeur.Reste à savoir où trouver une bonne photo d'Henri Cartier-Bresson. En salle de ventes, bien sûr. Mais aussi en galerie, où les prix pratiqués sont sensiblement les mêmes que ceux des enchères. Direction Agathe Gaillard et Claude Bernard à Paris qui possèdent quelques images. Mais c'est surtout chez Howard Greenberg à New York que l'on trouvera le plus grand choix et les plus beaux tirages. On peut également appeler la Fondation pour être guidé dans ses recherches.Yasmine You
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.