L' onde de choc de la faillite de Lehman Brothers se fait sentir jusqu'à Rouen, ville du siège social de la Matmut. L'assureur mutualiste " devrait perdre 20 millions d'euros à la suite de la dépréciation de la société de gestion ADI Alternative Investments ", a indiqué Arnaud Chneiweiss, son directeur général adjoint, à l'AFP samedi. Avec 50,19 % du capital, la Matmut est actionnaire majoritaire de cette société. Ce spécialiste en gestion alternative avait pour contrepartie, entre autres, la banque d'affaires américaine. La banqueroute de Lehman Brothers, associée à la crise de liquidité, a remis en cause structurellement la gestion de certains fonds d'ADI investis, notamment, sur des stratégies d'arbitrage de crédits et d'obligations convertibles.CINQ FONDS FERMESLa société de gestion a été contrainte de fermer cinq fonds exposés sur ces stratégies en septembre dernier pour un encours de 350,14 millions d'euros. Pour liquider ces fonds, ADI attend le feu vert du collège de l'Autorité des marchés financiers. En attendant, ses actifs sous gestion sont tombés de 6,02 milliards d'euros en décembre 2007 à un peu plus de 4 milliards d'euros. Si elle a permis d'empocher de juteux profits, " la gestion alternative de produits dérivés va s'arrêter ", affirme Arnaud Chneiweiss. Mais la Matmut ne tire pas une croix sur la gestion alternative : le groupe OFI détenu à parité avec la Macif (48,3 % du capital) pourrait reprendre ADI. Le processus de rapprochement est engagé. Pour Arnaud Chneiweiss, " un plan de sauvegarde de l'emploi va être mis en place chez ADI qui visera la moitié des employés ", soit 65 personnes sur les 130 que compte la société. L'assureur affirme que cette affaire ne coûtera aucun euro à ses 2,7 millions sociétaires. Soit ! Mais elle remet en cause le rôle des mutualistes, assurances et banques comprises.

latribune.fr

01 Nov 2008, 1:29

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