La moitié des casinos en perte

Les casinos français s'épuisent financièrement sous l'effet conjugué du contrôle d'identité obligatoire aux entrées et surtout de l'interdiction de fumer. Le secteur accumule 1,5 milliard d'euros de dette alors que son activité est en chute de 10 % en 2008. Ce repli s'accentue actuellementpour approcher les 20 %. Dans ces conditions, à peine la moitié des casinos seront bénéficiaires à l'issue de l'exercice 2008 et certainement encore moins en 2009.À l'occasion d'une conférence commune, les 197 casinos de France ont fait appel à l'État pour « leur survie ». « Nous ne demandons pas d'aides mais un allégement des charges », souligne Georges Tranchant, président du groupe du même nom. Une première mesure consisterait à une actualisation du barème de prélèvements fiscaux. Cette mesure, dont l'impact est estimé à 45 millions, fait l'objet de discussions avec le ministère du Budget. Les casinos demandent aussi de porter de 25 à 35 % l'abattement appliqué au produit brut des jeux (les pertes des joueurs) avant taxation. Cette mesure a moins de chance d'aboutir car l'enjeu est de 200 millions.La fiscalité des casinos est lourde. Sur 100 euros de chiffre d'affaires, les casinos reversent en moyenne 58 euros à l'État. Les casinos estiment être bien mal récompensés de cette générosité. Notamment, souligne Patrick Partouche, président du groupe éponyme, « l'État n'assure pas la garantie de monopole qu'il vend aux casinos ». L'ensemble des responsables de ce secteur s'insurgent contre la prolifération de l'offre de jeux en ligne illégale alors qu'eux sont interdits de proposer des sites de jeux.Jeux en ligneLa prochaine ouverture du secteur des jeux en ligne à la concurrence ne s'annonce pas non plus favorable aux casinos. Ces derniers se plaignent d'être écartés des discussions en cours. Et pour le moment, il est prévu qu'ils soient uniquement autorisés à proposer du poker en ligne mais pas de jeux de roulette, et de black jacks, jeux qui sont au c?ur de leur savoir-faire, s'offusque Dominique Desseigne, président du groupe Barrière. Avec une offre aussi pauvre, il leur sera difficile de séduire les joueurs en ligne habitués à l'offre variée des majors mondiaux du jeux sur Internet. « Le secteur des casinos terrestre n'a jamais la possibilité de faire évoluer son offre en fonction des attentes des clients », regrette Laurent Lassiaz, président de Joa Groupe.Dans ces conditions, les casinotiers ne peuvent que regarder avec envie la « libert頻 de la Française des Jeux, détenue majoritairement par l'État, qui a déjà l'autorisation d'intervenir sur le Net et qui lance chaque mois de nouveaux jeux. Héléna Dupuy Le secteur accumule 1,5 milliard de dettes, son activité est en chute de 10 % en 2008.
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