CNP favorite pour racheter Natixis

La vente de la branche assurances de Natixis avance. Après avoir remis une offre préliminaire fin octobre, les candidats se sont vus demander des clarifications supplémentaires et une analyse actuarielle. Ils doivent déposer leurs offres fermes demain auprès de la banque conseil Rothschild. Le vendeur Natixis espère tirer 1 milliard d'euros de la vente de sa filiale. Si les acheteurs estiment évidemment ce prix élevé, la banque ne souhaite en tout cas pas descendre en dessous de 860 millions d'euros, correspondant au montant des fonds propres de Natixis Assurances. L'objectif est de signer un accord avec un repreneur pour la fin de l'année, avant la clôture des comptes.Selon plusieurs sources proches, CNP Assurances fait office de grand favori face à Axa et Covéa. De son côté, Groupama ne serait pas prêt à se lancer dans une grande opération. AGF aurait abandonné, tout comme l'italien Generali. CNP Assurances serait ainsi le seul candidat prêt à offrir ce montant aussi élevé. Sa position de force pourrait la conduire à négocier une prolongation du contrat sur l'accord de distribution avec le réseau des Banques Populaires. L'objectif serait d'aller au-delà de 2016, date proposée par Natixis. Les ajustements de prix pourraient aussi se faire sur le taux des commissions reversées par les Banques Populaires au repreneur.schéma logiqueL'avantage de CNP Assurances s'explique en plusieurs points. Tout d'abord, il y a un sens industriel à ce que CNP distribue ses produits dans le réseau des Banques Populaires alors qu'elle le fait déjà pour les Caisses d'Épargne. D'autant que les deux banques mutualistes préparent actuellement une fusion de leurs organes centraux. Ce rapprochement aura notamment pour objectif de renforcer les synergies de coûts en optimisant les unités de production des différents métiers. Choisir CNP faciliterait la distribution de ses produits dans les deux réseaux.Ce schéma serait d'autant plus logique que les Banques Populaires sont juge, en tant qu'actionnaires de Natixis, et partie prenante à l'opération. En effet, tout l'intérêt de Natixis Assurances réside dans son accord de distribution avec le réseau des Banques Populaires. Les Caisses d'Épargne ont également cette double casquette puisqu'elles sont actionnaires à la fois de Natixis et de CNP Assurances.Deuxième facteur clé, CNP Assurances pourrait payer la transaction en cash comme le demande Natixis. Elle la financerait pour partie grâce à une augmentation de capital. Son premier actionnaire, la Caisse des dépôts (40 %), aurait donné son accord pour remettre au pot, comme l'avaient indiqué « Les Échos » la semaine dernière. En revanche, selon nos informations, la Banque Postale, actionnaire à hauteur de 17,74 %, n'aurait pas encore donné son feu vert à l'opération. La perspective de voir CNP Assurances dépendre d'un troisième réseau de distribution, après l'Écureuil et le sien, ne l'arrange guère. À moyen terme, elle craint que le rapprochement des Banques Populaires et de l'Écureuil ne provoque une remise en cause de son partenariat avec l'Écureuil dans le capital de CNP Assurances. Pour autant, la Banque Postale n'entend pas bloquer l'opération. L'objectif est de signer un accord avec un repreneur pour la fin de l'année.
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