Quitte ou double pour les prévisions sur le baril de pétrole en 2009

Quatre-vingt-cinq dollars : voilà le prix auquel l'Organisation des pays producteurs de pétrole aimerait voir le baril. Le président algérien du cartel, Chakib Khélil, l'a précisé hier dans une interview au journal algérien « El Khabar ». Une première pour l'Organisation, qui s'exprime d'ordinaire en termes plus sibyllins en raison des courants divergents qui l'animent.Le ministre algérien du Pétrole a également chiffré la perte de revenus de la part des pays du cartel : la baisse du prix du baril à 55 dollars crée un manque à gagner de 700 millions de dollars pour les principaux pays producteurs.L'influence du cartel est toutefois relativement modeste en période de baisse des prix. L'annonce la semaine dernière d'une probable nouvelle réduction de la production a été suivie d'une vague de spéculation inédite sur les contrats « futures » à 30 dollars le baril pour le mois de février. Ce qui en dit long sur la capacité de l'Opep à influer sur les cours du pétrole aujourd'hui, selon Standard Bank. les facteurs ont changéLes experts, qui anticipent un baril à 60 dollars pour 2009, ont donc tendance à se tourner vers d'autres indicateurs pour mettre au point leurs projections. Aussi majeure qu'ait pu paraître la question de l'offre au premier semestre, alors que les cours grimpaient, les facteurs d'influence sur le baril de pétrole ont changé. L'enjeu monétaire détermine aujourd'hui une part essentielle des variations des cours, tout comme le niveau de la production industrielle, selon Standard Bank (cf. graphique). Un sentiment également exprimé par la Deutsche Bank, selon laquelle les souhaits de l'Opep devraient rester lettre morte. Alors que BNP Paribas et Société Générale tablent sur un prix moyen du baril à 73 dollars l'année prochaine, la banque fait partie des plus pessimistes sur les perspectives de l'or noir, et imagine un scénario dans lequel le baril de pétrole devrait sombrer vers les 40 dollars d'ici au mois d'avril 2009, avant de repartir rapidement à la hausse ensuite. Parmi les facteurs de nature à pousser le baril à la baisse, l'extension très importante des capacités de raffinage disponibles, qui arrive en plein retournement de la demande, pourrait peser négativement sur les cours du baril. Pour la Deutsche Bank, les coûts de production ne constituent pas de plancher solide pour le baril de pétrole. D'autant que les coûts de production sont globalement en train de baisser. La progression du dollar favorise en effet les pays disposant d'autres monnaies, dont les coûts de production baissent relativement au billet vert.demande anémiqueLe baril de pétrole s'est légèrement repris hier, après être descendu vers un plus bas depuis 2006. Le baril de brut léger américain pour livraison en décembre baissait de 1,4 % à 53,61 dollars en fin de journée, après la publication du niveau des stocks aux États-Unis. Les réserves de brut ont grimpé plus que prévu, de 1,6 million de barils à 313,5, attestant d'une demande anémique de la part des Américains.
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