Saab obtient un répit

Un répit. c'est ce qu'a obtenu hier Saab Automobile, filiale suédoise de l'américain GM, qui a obtenu son placement en procédure de sauvegarde par le tribunal de première instance de Vänersborg. Si la menace d'une faillite est ainsi temporairement écartée, le plus dur reste à faire. La direction dispose de trois mois pour présenter un plan de restructuration crédible. L'enjeu ? Convaincre les créanciers de l'entreprise, banques et sous-traitants en premier lieu, de consentir à une dépréciation des dettes qu'elle a à leur égard.Mais la partie est loin d'être gagnée. Saab est déficitaire depuis de nombreuses années, le dernier bénéfice remontant à 1995. Ses pertes, de 3 milliards de couronnes (269 millions d'euros) en 2008, devraient atteindre un montant similaire cette année. Saab en a détaillé les causes dans sa procédure de sauvegarde : baisse prolongée de la demande, portefeuille de produits vieillissants et non compétitifs et capacités de production surdimensionnées.Malgré ce diagnostic plutôt sombre, Jan-Åke Jonsson, le directeur général de Saab, a réaffirmé hier vouloir s'en tenir au plan élaboré en 2006 et prévoyant le lancement de nouveaux modèles. Des lancements qu'il espère pouvoir réaliser avec le soutien financier du gouvernement suédois, qui refuse toujours d'entrer au capital. Appel à l'aide« Nous avons besoin d'une garantie de l'État pour avoir un prêt et nous attendons un signe du gouvernement », a-t-il fait savoir. Alors qu'il est certain désormais que l'avenir de Saab se fera sans GM, ce dernier a annoncé être prêt à renflouer l'entreprise à hauteur de 310 millions d'euros. Une mesure censée forcer la main de Stockholm, qui traîne des pieds pour se porter caution auprès de Saab afin qu'il puisse emprunter 450 millions à la Banque européenne investissement. Mais le gouvernement veut attendre de voir où la procédure de sauvegarde mènera Saab avant d'intervenir. Les quelque 4?000 employés de Trollhättan, eux, redoutent le pire : la directrice générale de l'ANPE suédoise s'est rendue sur place dès jeudi. Sébastien Buffet, à Stockholm
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