Lafarge et Saint-Gobain en appellent aux marchés

Anticiper une année 2009 qui s'annonce aux yeux de Saint-Gobain « particulièrement difficile, surtout au premier semestre », renforcer leur structure financière, réduire les coûts : Bruno Lafont, le PDG de Lafarge, et Pierre-André de Chalendar, le directeur général de Saint-Gobain, cherchent à jouer sur tous les leviers pour faire face à laconjoncture et même « en sortir renforcés ». Les deux spécialistes des matériaux de construction subissent l'impact conjugué des crises financières et immobilière, Saint-Gobain étant en outre affecté par celle de l'automobile.Leurs « plans d'actions » comprennent une augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros, de nouvelles mesures d'économies, particulièrement poussées chez Saint-Gobain, la baisse des investissements industriels et la réduction de moitié du dividende au titre de 2008. « Ces plans sont de nature à atténuer, mais non à totalement compenser la baisse très forte des volumes de ventes prévisibles cette année aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Europe continentale, quand bien même celle-ci serait surtout cantonnée au premier semestre », objecte toutefois Jean-Christophe Lefèvre-Moulenq, analyste chez CM-CIC.Saint-Gobain dévisseL'augmentation de capital de Lafarge, qui était attendue vu l'endettement du groupe, devrait largement desserrer la contrainte financière qui pesait sur lui puisqu'il a aussi obtenu un nouveau crédit bancaire d'un milliard d'euros. Le cimentier va rembourser par anticipation, avant la fin juin, deux tranches du crédit syndiqué mis en place pour le rachat du cimentier égyptien Orascom début 2008, soit 2,6 milliards d'euros. Ce qui signifie qu'il ne comptera plus d'échéance majeure avant 2011.Saint-Gobain a surpris en revanche et son titre a dégringolé de 14, 97 %. D'autant que, si les deux actionnaires de référence de Lafarge, Nassef Sawiris et Albert Frère, se sont engagés à souscrire à hauteur de leurs participations, Wendel, premier actionnaire de Saint-Gobain, se borne à préciser qu'il « étudiera les différentes options et communiquera sa position dans un délai conforme au bon déroulement de l'opération ». Mais il est clair que cette opération met Wendel dans une position délicate (voir page 15).Les deux groupes affichent leur confiance dans les plans de relance lancés des deux côtés de l'Atlantique dont ils attendent « un impact très important » sur le secteur en 2010. « Cette crise n'est pas structurelle », martèle Bruno Lafont, le PDG de Lafarge, rappelant que « les besoins de logements et d'infrastructures dans les pays émergents sont immenses et les développements de nouvelles infrastructures importants dans les pays développés ».
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