Le 4 février, Christine Lagarde se félicitait du lancement d'une obligation Dexia Crédit Local. Elle n'est pas la seule : les investisseurs se sont rués sur cette émission rémunérée 3,04 % l'an, soit 0,85 point de mieux qu'un emprunt d'État. Pas mal pour une obligation bénéficiant d'une « garantie inconditionnelle » des États belges, français et luxembourgeois.Jamais les obligations d'entreprises n'ont été aussi attrayantes. Selon la Deutsche Bank, les sociétés notées BBB (PPR, Lafarge, Publicis, Vivendi?) rapportaient fin janvier 6,80 points de plus que les emprunts d'État. Un écart jamais atteint depuis 1933 ! Récemment, Saint-Gobain offrait un taux annuel de 8,25 %, Vivendi de 7,75 % et Schneider de 6,75 %. Ces niveaux traduisent la crainte des investisseurs de voir les sociétés, même les plus solides, faire faillite (lire l'interview ci-dessous). « C'est une véritable opportunité car les rémunérations traduisent des taux de défaut très supérieurs aux analyses des professionnels », ajoute Nicolas Duban, DG délégué à la Française des Placements. En effet, les obligations reposent sur le principe suivant : en échange de capitaux, l'entreprise émettrice s'engage à verser chaque année un coupon, qui constitue la rémunération, puis à restituer la somme prêtée à l'échéance, souvent trois à cinq ans plus tard. Les risques ? Perdre tout ou partie de sa mise si la société est mise en liquidation, et accuser une moins-value en cas de revente avant le terme.Si l'on excepte les banques, comme le Crédit Agricole ou le Crédit Mutuel, qui ont toujours proposé aux titulaires de comptes-titres des parts de leurs propres obligations, ces produits étaient jusqu'ici réservés aux professionnels ou aux clients fortunés. Depuis décembre, ce n'est plus le cas : le grand public peut profiter de ces obligations à taux attractifs, via leur assurance-vie. Generali a été le plus actif en proposant Saint-Gobain à 8,25 % l'an sur 5,5 ans, Vodafone à 6,875 % (5 ans) et Schneider Electric à 6,75 % (4, 5 ans). De Nouvelles émissionsL'assureur s'est en revanche tenu à l'écart de Peugeot, Sodexo et Casino. L'obligation de Crédit Agricole SA, quant à elle, était disponible sur trois multisupports de la Banque verte et du LCL (lire tableau ci-dessus). Bien que toutes ces émissions soient closes, de nouvelles devraient bientôt être à la vente. Altaprofits et Fortuneo, notamment, planchent sur le sujet. Bon à savoir : une fois logées dans un contrat, les obligations bénéficient d'une fiscalité dorée (lire ci-contre).Ne troquez pas pour autant votre bon vieux fonds en euros à 4 % pour des obligations à 6 % ou même 8 %. Car l'éventualité d'une faillite, même s'il est faible, ne peut être totalement exclue. Afin de répartir les risques, des sociétés financières ont concocté pour les particuliers des fonds obligataires « à échéance », qui investissent dans plusieurs dizaines de sociétés différentes (lire ci-dessous). Nous avons recensé pour vous la liste des fonds de ce type encore ouverts à la souscription aujourd'hui.

latribune.fr

05 Mars 2009, 1:33

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