Les statistiques de l'Insee soufflent le chaud et le froid

Bis repetita. Après avoir déjà reculé de 0,2 % en décembre, l'indice des prix à la consommation mesuré par l'Insee s'inscrit à nouveau en baisse en janvier (? 0,4 %). Sur un an, l'indice ne progresse plus que de 0,7 % ? un plus-bas depuis dix ans ?, loin des 3,6 % observés en juillet. Comment expliquer cette forte désinflation ? Le repli des cours du brut et de la quasi-totalité des matières premières, mais également la période des soldes expliquent cette baisse des prix salutaire pour le pouvoir d'achat des ménages. Les tarifs de l'énergie et de l'habillement ont ainsi respectivement reculé de 2,2 % et de 0,5 % en janvier. Cette bonne nouvelle est toutefois à relativiser car le prix de certains produits augmente toujours, comme l'alimentation (+ 0,6 %) et les services (+ 0,3 %). Fait notable, même si elle est marginale, la baisse des tarifs se propage enfin à la grande distribution, les prix des produits de grande consommation reculant de 0,1 %. « Sur un an, la hausse est donc inférieure à celle observée il y a un an : + 2,4 % contre + 3,6 % en janvier 2008 », constate l'Insee.Au regard de ces statistiques, le spectre de la déflation, c'est-à-dire un recul global des prix dans un contexte de contraction de l'activité, plane-t-il sur l'économie ? Les économistes n'y croient pas. Pour plusieurs raisons. La première porte sur le caractère jugé temporaire de cette baisse des prix. « Certes, l'inflation est en train de baisser très rapidement et pourrait devenir négative pendant une courte période. Mais ce phénomène est lié aux effets de base exercés par la décrue sensible des cours des matières premières depuis l'été dernier. Ainsi, l'indice sous-jacent, débarrassé des éléments volatils comme l'énergie ou l'alimentation, qui mesure les tensions inflationnistes générées par les structures intrinsèques de l'économie, s'établit à 1,7 % », explique Alexander Law, chez Xerfi. « Tant que la masse salariale continuera de progresser, cette menace sera écartée », ajoute Mathilde Lemoine, chez HSBC France. « Toutefois, il ne faudrait pas que les licenciements en masse s'intensifient. Même si les salaires sont garantis par les contrats de travail, une brutale dégradation du marché du travail dans son ensemble, à l'image de celle observée dans l'intérim, provoquerait de fortes pressions à la baisse sur la masse salariale », ajoute l'économiste.perspectives moroses Reste que le contexte économique actuel, en particulier dans l'industrie, ferait parfaitement le lit de la déflation. Toujours selon l'Insee, la conjoncture industrielle s'est à nouveau dégradée en février. En repli de 5 points, le moral des chefs d'entreprise s'établit à un nouveau minimum historique de 68 points, soit 32 points de moins que la moyenne de long terme. « C'est absolument colossal ! En comparaison, la crise de 1993 fait figure de simple anicroche conjoncturelle », commente Alexander Law. Le décrochage de la production passée surprend. « La contraction de l'activité a été encore plus importante que ne l'indiquait la baisse de la production industrielle en fin d'année », avance Mathilde Lemoine. Quant aux perspectives, elles sont toujours moroses, compte tenu de la faiblesse de la demande, notamment des ménages français. En effet, bien que la consommation reste le seul moteur de l'activité ? les entreprises préférant reporter leurs investissements et gérer leurs priorités de court terme, notamment les problèmes de trésorerie ?, elle n'est plus assez vigoureuse pour éviter à l'industrie de sombrer. Malgré la baisse des prix. nl'inflation est en train de baisser très rapidement et pourrait devenir négative pendant une courte période.
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