Le réformateur de la finance américaine de plus en plus affaibli

« Fire Geithner ». Devant les caméras de télévision retransmettant mercredi l'audition au Congrès d'Edward Liddy, le PDG d'AIG, des membres de l'association Code Pink ?uvrant pour la « justice sociale » ont brandi des pancartes enjoignant l'administration Obama de se départir de son secrétaire au Trésor. Bien que le président des États-Unis ait assuré Timothy Geithner de son soutien après la polémique sur les faramineuses primes attribuées par l'assureur renfloué par le gouvernement, le débat sur son éventuel départ est ouvert.Jeudi soir, Timothy Geithner a déclaré sur CNN qu'il assumait « l'entière responsabilit頻 du scandale suscité par le versement de primes chez AIG. Le week-end dernier, les médias américains ont révélé que l'assureur a accordé 165 millions de dollars de bonus à certains cadres alors que l'État a consacré 173 milliards de dollars à son sauvetage. Dans un contexte chauffé à blanc ? le Congrès s'apprêtant à surtaxer à hauteur de 90 % les bonus attribués dans tous les établissements ayant bénéficié du plan de relance de la finance (Tarp) ? des élus républicains réclament la tête du jeune secrétaire au Trésor. Mais alors que The Fix, le blog politique du « Washington Post », a demandé à ses lecteurs si « Geithner devait partir » et que l'opérateur de marchés à terme en ligne Intrade.com a lancé des paris sur la date de son départ, des élus démocrates craignent que les maladresses de Geithner minent les efforts de la majorité pour redresser l'économie.« L'équipe économique doit se ressaisir », clame Ron Wynden, un sénateur démocrate de l'Oregon, encourageant ses membres à agir « de façon coordonnée ». Président de la commission bancaire du Sénat, Christopher Dodd a accusé l'administration Obama de l'avoir poussé à amender le plan de relance économique adopté en février de façon à autoriser l'octroi de bonus dans les établissements renfloués. Timothy Geithner a expliqué avoir convaincu l'élu afin d'éviter au gouvernement de coûteux procès liés à l'annulation de bonus protégés contractuellement et Dodd lui a depuis accordé son soutien.Dès sa nomination, le choix de « Tim » Geithner a fait l'objet de vives critiques à Washington, du fait de sa participation, en qualité de président de la Réserve fédérale de New York, aux premiers sauvetages financiers par la précédente administration. Sa confirmation au Sénat fut ensuite retardée lorsque fut révélé qu'il avait « accidentellement » oublié de payer 34.000 dollars d'impôts. Un peu plus tard, Wall Street sanctionne le nouveau secrétaire au Trésor quand il présente aux opérateurs un plan de soutien de la finance jugé incomplet : malgré des initiatives concrètes pour réanimer le marché de l'immobilier et le crédit à la consommation, les marchés condamnent l'absence d'un mécanisme détaillé pour permettre la reprise des créances toxiques des banques par des investisseurs privés. Timothy Geithner s'est depuis engagé à dévoiler ce dispositif avant le sommet du G20 du 2 avril, son entourage assurant, semaine après semaine, l'imminence de la présentation du nouveau plan. Mais les milieux d'affaires craignent que le scandale AIG complique son projet. Car les groupes de capital-investissement et les hedge funds risquent d'hésiter à racheter des créances douteuses avec le concours d'un gouvernement fédéral dont le Capitole scrute désormais chaque initiative financière.Éric Chalmet, à New YorkTimotHy geithnerSecrétaire au Trésorportraitactu
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