La situation de la trésorerie des grandes entreprises s'améliore

ConjonctureLes grandes entreprises respirent un peu. Selon l'indicateur de l'Association française des trésoriers d'entreprise (AFTE) et du COE-Rexecode, l'opinion des chefs d'entreprise sur la situation de trésorerie d'exploitation de leur société s'est améliorée entre mai et juillet. « Même si elle est encore jugée plutôt difficile, cette situation de trésorerie l'est de moins en moins depuis le dernier point bas de décembre 2008, et tout particulièrement depuis mai », notent l'AFTE et le COE-Rexecode dans leur enquête mensuelle. Ce n'est pas tout. La trésorerie globale des entreprises s'est aussi redressée, mais cette fois de façon « spectaculaire », le solde d'opinion des chefs d'entreprise faisant un bond de plus de 25 points ! « Il retrouve même ses plus hauts niveaux d'avant la crise financière, laquelle débuta à la mi-2007 », constate l'enquête.Plusieurs éléments expliquent cette amélioration de la situation de trésorerie des entreprises, « parmi lesquels le déstockage, qui a été massif dans de nombreux secteurs, et les réductions d'effectifs qui viennent soulager la trésorerie d'exploitation », explique Jacques Anas au COE-Rexecode. « Mais ce sont surtout des facteurs hors exploitation qui expliquent cette embellie. Les mesures de remboursement accéléré de crédit de TVA ont bénéficié aux entreprises depuis mars. Par ailleurs, la compression des investissements et le recours à la dette non bancaire, essentiellement sous forme d'émissions d'obligations, ont contribué à améliorer la liquidité des entreprises. Enfin, l'évolution des marges sur crédits bancaires, des délais de paiements, continue d'être légèrement moins défavorable aux trésoreries même si, globalement, ces facteurs restent encore pénalisants », ajoute l'économiste.désendettementMême s'il convient de le relativiser, ce redressement de la situation est d'autant plus remarquable que la trésorerie est directement impactée par la remontée des prix du pétrole. Malgré une légère augmentation en juillet, le solde d'opinion quant à l'influence du prix du pétrole reste en territoire négatif pour le deuxième mois consécutif. « Dans le même temps, le cours du baril de brent est passé de 57,3 à 68,7 dollars entre avril et mai », précise l'enquête. L'appréciation de l'euro face au dollar pèse également. Dans ce contexte, les entreprises peuvent-elles relancer leurs projets d'investissements ? Même si la recherche de financement semble moins difficile que ces derniers mois, le sentiment des dirigeants sur ce sujet toujours sensible laisse peu de place à l'enthousiasme. En effet, compte tenu des difficultés pour accéder au crédit mais également du halo d'incertitudes qui obscurcit toujours l'avenir, les grandes entreprises devraient continuer à faire le dos rond en attendant des jours meilleurs, et privilégier le désendettement. Pour mémoire, l'Insee table sur une chute de 8,9 % de la formation brute de capital fixe cette année, après une augmentation de 2,4 % en 2008.
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