La grande coalition implose dans un Land du nord de l'Allemagne

Le Schleswig-Holstein, le Land le plus septentrional de l'Allemagne, ouvre une nouvelle brèche dans la grande coalition. Mercredi dernier, son ministre-président, Peter Carstensen, a en effet proclamé la fin de la coalition entre son parti, la CDU, qui est celui d'Angela Merkel, et les sociaux-démocrates du SPD, sur laquelle il s'appuyait depuis 2005. Il a ainsi pris acte de la querelle entre les deux partis sur la question de la rémunération du patron de la banque publique HSH Nordbank qui a été sauvée par le Land. Depuis, le ton s'est encore durci. Pour organiser de nouvelles élections, Peter Carstensen a demandé au parlement local, le Landtag, de s'auto-dissoudre. Mais il faut pour cela une majorité des deux tiers. Or, le SPD estime que Peter Carstensen est responsable de la crise et doit démissionner. Il n'a donc pas voté la dissolution du Landtag, laquelle a été rejetée hier. Du coup, le ministre-président va avoir recours à la méthode utilisée en 2005 par le chancelier Gerhard Schröder : il va poser jeudi la question de confiance, en demandant à son propre parti, la CDU, de voter contre lui. Devant la défiance du Landtag, il pourra le dissoudre et organiser de nouvelles élections pour le 27 septembre, jour des élections fédérales.À Berlin, l'échec de la grande coalition à Kiel, la capitale du Schleswig-Holstein, a été l'occasion pour l'opposition de conforter l'idée de l'échec de l'expérience fédérale de grande coalition. Le leader libéral, qui a l'ambition de gouverner avec la CDU, Guido Westerwelle, y a ainsi vu la preuve que « CDU et SPD ne sont pas faits pour gouverner ensemble ». le ton monteDu côté des deux partis membres de la coalition fédérale, on est plus gênés. Pour Angela Merkel, qui tente de conserver le plus longtemps possible son profil de chef de gouvernement, ces événements ne sont pas bienvenus. Dans une émission de télévision dimanche soir, elle a ainsi précisé que la « coalition de Kiel a toujours mal tenu, à la différence de celle de Berlin ». Reste que les leaders des deux partis doivent soutenir leurs dirigeants locaux et donc durcir le ton au niveau fédéral. Franz-Walter Steinmeier, l'adversaire d'Angela Merkel, a déjà dénoncé la « man?uvre tactique » de la CDU à Kiel. La situation est cependant délicate pour le SPD : les sondages lui restent très défavorables, localement comme au niveau fédéral, et la poursuite de la grande coalition semble constituer une de ses seules chances de demeurer au pouvoir. Du coup, la crise de Kiel n'est pas non plus pour lui une bonne nouvelle. n
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