Veolia sanctionné après une alerte sur résultats

Un avertissement sur résultats, ça va. Deux : bonjour les dégâts. Hier, en tout cas, rien ne semblait pouvoir endiguer la fuite des actionnaires. Plus forte baisse du CAC 40 (qui a terminé en hausse de 3,56 %), le titre plongeait hier de 21,31 %, après que la direction a une nouvelle fois revu à la baisse ses objectifs pour l'exercice 2008. Et ce, en moins de six mois. Veolia attend désormais un excédent brut d'exploitation du même ordre de grandeur que celui de 2007 alors que le groupe tablait précédemment sur une croissance de 6 % (et d'au moins 10 % en tout début d'année). " Il y a un vrai risque de rupture durable de la confiance indépendamment des fondamentaux du groupe qui n'est pas en situation de risque ", indique Patrice Lambert de Diesbach, directeur de la recherche au CM-CIC Securities." Il est maintenant évident que les investisseurs ne seront pas prêts à adhérer à l'histoire de croissance de Veolia pour un bon moment, au moins avant de voir les signes tangibles d'un redressement des marges, soit pas avant dix-huit mois ", indique de son côté, l'analyste d'Oddo Securities. Déçus, les analystes qui seront réunis malgré tout, comme prévu mercredi, pour une journée investisseurs, n'ont par conséquent pas hésité à revoir fortement leur objectif de cours. Natixis est passé de 41 euros à 20 euros, et d'acheter à alléger. Même changement de recommandation chez Raymond James. " Le risque c'est que dans l'attente d'un retour à des informations durablement fiables, les marchés optent pour une valorisation sanction proche des plus-bas de décembre 2002. La valeur d'entreprise représentait alors 5 fois l'excédent brut d'exploitation estimé pour 2003. Ce qui pourrait ramener temporairement le titre vers 6 euros ", ajoute Patrice Lambert de Diesbach.LE RACHAT DECEVANT DE SULOParmi les raisons avancées par la direction pour expliquer ce nouveau profit warning, le rachat en 2007 de Sulo, numéro deux des ordures ménagères en Allemagne. " Nous sommes clairement déçus par cette acquisition ", a indiqué Henri Proglio, président, qui a ajouté que " Veolia avait d'ores et déjà réagi en changeant l'équipe de direction ". Il a aussi mentionné des éléments plus conjoncturels comme la diminution des tonnages collectés et traités dans la propreté ou la baisse des volumes vendus dans l'eau en Europe cet été.Par contagion, la déconfiture de Veolia a entraîné Suez Environnement et Séché dans une spirale baissière. Suez Environnement a terminé en repli de 7,39 % après avoir perdu 12,5 % ; Séché a cédé 12,2 %. Pourtant les deux sociétés confirment leurs objectifs de croissance pour 2008. Suez Environnement continue à tabler sur un excédent brut d'exploitation compris entre 2,1 et 2,15 milliards d'euros contre 2,021 l'an passé, soit une croissance maximale de 6 %. De son côté, Séché explique qu'après avoir constaté un point bas en milieu d'année, notamment dans les déchets des ordures ménagères, il s'attend à de meilleurs résultats sur la fin de l'année. Acteur local spécialisé sur des niches dans les déchets, il ne joue pas dans la même cour et n'est donc pas soumis aux mêmes évolutions du marché.
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