Vous avez créé Exoé il y a deux ans. Quelles ont été vos motivations ?En 2006, nous avons mené une étude de marché qui montrait qu'environ deux tiers des sociétés de gestion françaises n'étaientpas en conformité avec certaines exigences opérationnelles etinformationnelles de la directive européenne Mifid. Nous avons donc décidé de leur fournir unservice d'externalisation de leurtable de négociation, un besoinexprimé de longue date par nombre d'entre elles.Comment expliquer l'émergence de ce besoin ?Les gérants sont aujourd'hui de plus en plus nombreux à prendre conscience que la bonne exécution d'un ordre peut être créatrice de valeur. Par ailleurs, face aux exigences réglementaires croissantes, la plupart des sociétés de gestion entrepreneuriales n'ont en général pas les moyens de financer ce type de service en interne, pourtant susceptible d'apporter une forte valeur ajoutée au processus de gestion. Fin 2006, nous avions estimé le budget minimal nécessaire pour le développement en interne d'une table de négociation à environ 700.000 euros pour la première année. Ce montant inclut notamment les salaires d'une équipe réduite de traders, les coûts de fonctionnement et les systèmes techniques nécessaires. Grâce au principe de mutualisation, nous fournissons des prestations plus complètes, rémunérées par la facturation de quelques points de base sur les ordres traités. Cela évite tout investissement significatif de la part de nos clients.Quels types d'écueils avez-vous rencontrés dans le cadre du développement de votre entreprise ?Pionniers sur ce service, nous avons naturellement dû trouver le positionnement adéquat en termes réglementaires et faire les démarches nécessaires auprès des différentes autorités compétentes telles que le CECEI et l'AMF. Il a ensuite fallu convaincre les différentes parties prenantes, clients et brokers, du bien-fondé de notre démarche. En tant qu'intermédiaire, notre objectif n'est pas de concurrencer des acteurs existants mais d'améliorer le processusde transmission d'ordres entre les sociétés de gestion et la trentaine de brokers avec lesquels noustravaillons aujourd'hui. Pour répondre aux problématiques d'optimisation et de suivi des ordres passés, nous avons étoffé graduel- lement notre offre de services, qui comprend notamment le reclassement de l'ensemble des données, la possibilité de suivre les ordres sur un terminal mobile et un portail d'information dédié et une systématisation du reporting quotidien à l'attention des clients et des brokers. Cela permet une meilleure traçabilité des coûts engagés et des opportunités saisies.

latribune.fr

02 Nov 2008, 1:31

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