Les industriels prévoient un trou d'air en 2009

Après cinq années de croissance ininterrompue, les travaux publics, le secteur qui construit les infrastructures en France, devrait connaître un repli de 1,5 % en volume en 2007. Le chiffre d'affaires de la profession devrait s'établir, selon la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), à 42,6 milliards d'euros, soit une progression de 5 % en valeur mais un recul de 1,5 % en euros constants. Les carnets de commandes des entreprises se sont dégradés (4,6 mois, contre 5,8 mois un an auparavant). Alors que le secteur avait créé 23.500 emplois en 2006 et 2007, les créations nettes d'emplois devraient reculer en 2008 (? 3.500).Mais c'est 2009 qui pourrait marquer un véritable trou d'air : la FNTP prévoit une baisse d'activité de 6 % en volume, le plus fort recul depuis 1996 ! La profession est dépendante à 70 % des marchés publics, or la commande des collectivités locales devrait chuter de 7 % en volume en 2009. 2008 a vu la mise en place de nouvelles équipes municipales, ce qui se traduit traditionnellement par une baisse d'investissement des communes, le temps de lancer de nouveaux projets. chute des rentrées fiscalesEn outre, la capacité financière des collectivités locales s'est dégradée (montée en puissance des dépenses sociales, chute des rentrées fiscales liée à la baisse des transactions immobilières, raréfaction du crédit, Dexia apportant 44 % du financement des collectivités locales). Par ailleurs, le secteur privé, touché par la crise économique, annule des projets comme la construction de plates-formes logistiques. Seules les commandes des grands opérateurs, comme Réseau ferré de France (RFF), devraient marquer une stabilité ? les travaux liés à des projets prévus, comme la ligne ferroviaire grande vitesse Tours-Bordeaux, ne devant pas démarrer au mieux avant 2010.Dans ce contexte, le président de la FNTP, Patrick Bernasconi, appelle à un plan de relance des infrastructures, les grands travaux pouvant permettre de rebondir face à la crise. Il a annoncé hier qu'il allait écrire en ce sens au secrétaire d'État chargé de la Prospective, Éric Besson. Il fait valoir que certains fonds (fonds structurels européens, fonds souverains) pourraient être mieux mobilisés et qu'on a « bien su trouver les milliards nécessaires pour sauver les banques ». De fait, de source proche du dossier, un tel plan de relance fait bien partie des pistes de réflexion du gouvernement. Encore faut-il identifier des projets qui puissent avoir rapidement un impact économique. SOPHIE SANCHEZ
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