La Tribune : Le marché automobile repartira-t-il ?Jacques Chauvet. Après une hausse de 5-6 % au premier semestre, le marché automobile français aura reculé de 5 % à 6 % sur le second. Pour 2009, les premiers mois seront difficiles. Nous travaillons sur plusieurs scénarios. En dehors de l'intensité de la crise économique, il y a plusieurs incertitudes qui concernent d'éventuelles aides gouvernementales, le niveau des promotions ? actuellement très élevé ?, le devenir des filiales européennes des constructeurs automobiles américains.Comment votre réseau résiste-t-il ? Enregistrez-vous des faillites ?On n'a pas d'alertes pour l'instant. Mais ça ne veut pas dire qu'il n'y en aura pas. Sur les neuf premiers mois, la marge du réseau était inférieure à 1 %. Nous soutenons notre réseau avec des aides au déstockage.Que représente pour vous la nouvelle berline compacte Mégane, lancée hier ?La gamme Mégane, qui sera complétée par un nouveau Scénic (monospace) en 2009, représente un tiers de nos ventes en France. C'est le c?ur de notre rentabilité et de celle du réseau. Nous avons, toutefois, une profitabilité satisfaisante sur nos petits modèles. Nous gagnons de l'argent sur tous les véhicules vendus en France.On dit que Dacia cannibalise Renault?Non, les clients hésitent entre une Dacia et une voiture d'occasion. Dacia ne représente d'ailleurs que 6 % à 7 % de nos ventes totales. Mais il est vrai que ce pourcentage va monter dans les années qui viennent.Les vendeurs ont-ils intérêt à vendre des Dacia à bas coûts ? Un vendeur gagne 50 euros sur une Dacia. Mais, avec des options et un financement, sa rémunération double. C'est évidemment moins que pour une Renault. Mais, 100 euros, c'est quand même davantage que sur une Renault où il faudrait faire beaucoup de remises. Peut-être certains vendeurs préfèrent-ils vendre une Renault d'occasion qu'une Dacia neuve. C'est pour cela que nous incitons les concessionnaires à faire des magasins séparés. Propos recueillis par A.-G. V.

latribune.fr

03 Déc 2008, 1:27

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