Le doute mine les marchés

Dans le cockpit le voyant de dépressurisation de la cabine vient de s'allumer. L'un après l'autre, tous les instruments de bord ont lâché. Dans une telle situation, certains choisissent de maintenir la trajectoire en espérant que les voyants se rallument. Sur les marchés, on aimerait que les traditionnels indicateurs de valorisations soient à nouveau efficients alors que tous les planchers calculés à partir du multiple des résultats, du rendement ou de la valeur des fonds propres des entreprises cotées ont cédé les uns après les autres.En attendant, la navigation à vue permet seulement d'apercevoir quelques pics dans la volatilité avec un indice Vix mesurant celle des actions de l'indice S&P 500 remonté au-dessus des 80 %, à une encablure du record du 27 octobre (89,53) et beaucoup de creux. Pour le Dow Jones, la cassure des 8.000 points, mercredi soir, nous ramène au mois d'avril 2003. Tout comme les 800 points sur le S & P 500. En Europe, on ne perçoit pas encore les 2.560 points du plus bas des six dernières années, mais le CAC 40 a enfoncé son plus bas de l'année vieux du 24 octobre (2.959 en séance), en chutant jusqu'à 2.909,34 points. Mais les reliefs sont flous. Et, après une ouverture enfonçant un peu plus les indices, le Dow Jones tombant alors à 7.774,58 points, l'indice est parvenu à repasser le cap des 8.000, tandis que le CAC 40 limitait la casse en clôture avec un recul de 3,48 %, à 2.980,42 points. Le pétrole aussi sous les 50 dollars sur le Nymex faisait les frais d'une séance agitée en raison du débouclage mensuel des options.avion sans pilote !Certains adoptent une autre attitude qui consiste à sauter de l'avion. C'est celle des investisseurs qui vendent leurs actions au niveau actuel. Ceux qui le font y sont le plus souvent contraints, comme les gérants de fonds (classiques ou hedges) confrontés à des rachats massifs. C'est qu'en effet « depuis que le secrétaire au Trésor américain Henry Paulson a changé son fusil d'épaule, en cessant d'acheter des actifs toxiques des banques, les actions sont redevenues avec les emprunts d'État le seul bassin de liquidités continuant à fonctionner », souligne Christian Ginolhac, président de Gaspal Finance. Le rendement des T-bills américains à deux ans passant sous 1 % pour la première fois de l'histoire. Il faudra un élément déclencheur pour que les marchés retrouvent leurs esprits. En attendant, chacun peut constater que les armes employées par les banques centrales (injections massives de liquidités, baisse des taux directeurs, fourniture de liquidités en devises, allongement des maturités des opérations de refinancement, élargissement des collatéraux admis et extension de la gamme des contreparties éligibles) n'ont pas permis le retour au calme. Pas plus que la panoplie mise en ?uvre par les États (garantie des dépôts, de refinancement des banques, recapitalisations directes et réforme des règles comptables) n'ont produit des effets suffisants pour relancer la machine. Quant aux plans de relance, ils sont dénnoncés comme mal adaptés à la crise, et souvent comme de simples habillages de mesures.Christophe Tricaud
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