La récession augmente les risques de défaut

Où s'arrêtera la chute des banques?? On peut se le demander au vu de l'ampleur historique de leur déroute en Bourse?: elles ont perdu depuis janvier les deux tiers de leur valeur en Europe et près de la moitié outre-Atlantique. Le secteur espérait pourtant être tiré d'affaire après les injections massives de capital et les garanties astronomiques consenties par des États pourtant sans le sou. S'il reste des doutes sur le niveau de capitalisation ou la qualité du bilan de tel ou tel établissement, l'intervention publique a permis d'éloigner le spectre de l'effondrement du système financier par effet domino ? le désormais fameux « risque systémique ». Mais pour les investisseurs, le compte n'y est pas. Et les cours ont continué de chuter. Au point que, souvent, les mises au point ont été nécessaires. Ainsi, après une forte chute de son titre pendant trois jours, BNP Paribas a dû publier un communiqué mercredi soir affirmant qu'aucune augmentation de capital n'était prévue, lui permettant de finir dans le vert hier, à la différence de ses concurrentes. Mais surtout, les forces de rappel traditionnelles ? restructurations, cessions d'actifs et autres recapitalisations ? semblent inopérantes. En témoigne le cas de Citigroup?: malgré l'annonce de 52.000 suppressions d'emplois et le soutien affiché du prince saoudien al-Walid, la star déchue de la finance américaine perdait près de 35 % en deux séances (lire p. 22).baisse des revenusPour les analystes, la défiance du marché ne s'explique plus tant par la crise du crédit que par l'arrivée d'une autre crise, économique. Les revenus des banques sont en effet très liés à la conjoncture, qui s'annonce désastreuse dans les pays du G8, officiellement entré en récession, et déprimée dans le reste du monde. Les dépréciations d'actifs vont donc laisser la place à une chute des revenus, doublée d'une montée du « coût du risque », qui se matérialise notamment par des provisions pour créances douteuses. Un phénomène déjà à l'?uvre dans les comptes du troisième trimestre.Seule vraie consolation, les banques françaises, qui ont conservé de bons fondamentaux, semblent bien armées pour résister à la crise? mais surtout pour profiter du rebond. Car en évitant d'être recapitalisées « de force » par l'État, contrairement à nombre de leurs concurrentes anglaises, américaines ou allemandes, elles ont préservé leur indépendance, donc leur autonomie et leur capacité à prendre des risques. Ce qui, réalité trop souvent perdue de vue ces temps-ci, restera leur c?ur de métier. benjamin jullie
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