Natixis veut vendre Caceis

Les cessions d'actifs s'accélèrent chez Natixis. La banque est actuellement en train de vendre son activité d'assurances (voir nos éditions d'hier). Et, selon nos informations, elle cherche également à céder sa participation dans la société de conservation de titres Caceis. La banque d'affaires Rothschild s'occupe de conseiller Natixis pour cette transaction. La banque a déclaré à « La Tribune » qu'« il n'y avait pas d'avancées particulières sur ce dossier ». La banque et Crédit Agricole se partagent à parts égales (50 %) le capital de Caceis. Cette filiale commune a été créée en juin 2005 par Crédit Agricole et, à l'époque, les Caisses d'Épargne. Un an plus tard, la participation de 50 % de l'Écureuil avait été transférée entre les mains de Natixis, sa filiale commune avec les Banques Populaires. Caceis leader de la conservation en France et acteur majeur en Europe gère la conservation de titres et de l'administration de fonds. Pour le moment, Natixis teste le marché et discute surtout avec le Crédit Agricole qui dispose d'un droit de préemption sur sa participation. Plusieurs sources proches estiment que la Banque verte serait intéressée à racheter les 50 % de son partenaire. Elle ne serait en tout cas pas prête à vendre à son tour sa part. Contactée, la banque n'a pas souhaité faire de commentaires. Mais dans le contexte actuel de crise, la situation financière du Crédit Agricole est mise à mal et la banque s'est a priori engagée à ne pas réaliser d'acquisitions jusqu'à l'année prochaine. La période est pourtant propice à la baisse des prix. Selon les connaisseurs du secteur, les activités de conservation de titres se valorisent aux environs de dix fois les résultats, contre près de vingt fois avant la crise. Avec un bénéfice net de 118 millions d'euros dégagé en 2007, sa valorisation serait, sur ces bases, d'environ 1,2 milliard d'euros pour la totalité de Caceis. d'autres candidatsCependant, le Crédit Agricole pourrait d'autant plus être convaincu de racheter qu'il est, à travers sa filiale de gestion d'actifs (Caam) et sa banque d'investissement (Calyon et Casam), un des principaux clients de Caceis. Si les négociations avec Crédit Agricole n'aboutissaient pas à une transaction, Natixis pourrait dans un deuxième temps se tourner vers d'autres candidats. Les regards se tournent alors logiquement vers BNP Paribas. Selon nos informations, la banque n'a pas été contactée par Natixis. Mais, lors de la création de Caceis, il y a trois ans, les Caisses d'Épargne, le Crédit Agricole et BNP Paribas avaient envisagé de rapprocher par la même occasion leurs activités de conservation. À l'époque, une coentreprise à trois avait été jugée trop complexe. Mais, depuis, l'arrivée de BNP Paribas comme nouveau partenaire est un « serpent de mer », juge un proche du dossier. Pour autant, la banque regardera inévitablement le dossier dans la mesure où, en rachetant Fortis, BNP Paribas a hérité d'une participation de 48 % dans la société belge Fastnet, dont Caceis détient 52 %. Enfin, les autres candidats éventuels pourraient être les spécialistes mondiaux de la conservation de titres comme State Street, Bank of New York Mellon voire JP Morgan qui s'est renforcé dans ce domaine en rachetant Bear Stearns. Mais selon des avis éclairés sur le secteur, les autorités de régulation pourraient voir d'un mauvais ?il l'entrée d'une banque américaine dans le capital de Caceis dont les plus grands clients comme la Caisse des dépôts, CNP Assurances et Banque Postale sont des institutions publiques. Ces grands comptes pourraient également peser de tout leur poids dans le choix du nouveau partenaire.
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