Berezina pour les foncières espagnoles

L'immobilier européen se porte mal en Bourse, avec une mention toute particulière pour les valeurs espagnoles. Depuis janvier, l'indice sectoriel Epra-Nareit espagnol s'effondre de 80 %, tandis que celui de l'Europe dans son ensemble chute de 50 % « seulement ». Pourquoi les foncières ibériques accusent-elles pareille contre-performance, alors que le marché de l'immobilier craque partout en Europe ? « Le plongeon de l'indice Nareit espagnol peut s'expliquer par la composition des portefeuilles des sociétés, particulièrement exposés au segment du logement », avance dans une récente étude Béatrice Guedj, analyste au sein de la société immobilière Grosvenor. En effet, la crise immobilière touche davantage le secteur résidentiel que l'immobilier de bureaux et les galeries commerciales. Béatrice Guedj suggère une deuxième explication à la débâcle boursière des foncières espagnoles : leur endettement élevé, un véritable point faible à l'heure où la crise financière conduit les banques à durcir leurs conditions de crédit. D'autant plus que, les investisseurs fuyant les valeurs immobilières comme la peste, il est très difficile pour les foncières de céder des actifs, cessions qui les aideraient à rembourser une partie de leur dette. dette colossaleCerise sur le gâteau, « il n'était pas demandé aux sociétés espagnoles d'évaluer leur portefeuille plus d'une fois par an, ce qui explique la nervosité des banques », souligne Béatrice Guedj. C'est ainsi que Colonial est passée sous le contrôle de ses banques créancières. La foncière (qui accuse une perte nette de 2,5 milliards d'euros au terme des neuf premiers mois contre un bénéfice de 356,9 millions un an plus tôt) supportait au 30 septembre une dette nette colossale de près de 9 milliards d'euros. Et n'est toujours pas parvenue à vendre sa participation de 84 % dans Foncière Lyonnaise. Idem pour Joaquin Rivero et Bautista Soler, les deux principaux actionnaires de Gecina. Cela fait plusieurs mois que les deux hommes, dans le cadre d'une décision de justice, cherchent à réduire leur participation globale. Christine Lejoux
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