Sarkozy baptise

Une « politique pragmatique, offensive » et une « arme anti-crise (...) pour accélerer le changement en France ». Selon son habitude, le président Nicolas Sarkozy a usé d'un vocabulaire combatif en dévoilant hier les contours du « fonds souverain à la française ». Devant les salariés de l'entreprise Daher, dans le Centre-Ouest, qui sera la première à bénéficier de la manne du fonds stratégique d'investissement (FSI), le président de la République a résumé ainsi l'objet de ce nouvel outil : « Puisque les banques sont frileuses et n'investissent pas, nous on financera. »Abondé par deux sourcesConcrètement, le FSI sera doté de 20 milliards d'euros. Il prendra des participations minoritaires à moyens et long terme dans des PME en croissance et des entreprises, de taille plus importante, qui « pourraient être des proies pour les prédateurs ». Le fonds sera abondé par deux sources : une dotation de 6 milliards d'euros en cash, répartis entre l'Etat et la Caisse des dépôts, et 14 milliards qui seront apportés par ces derniers, sous forme de participations. En pratique, la CDC apportera un peu plus dans la corbeille puisqu'elle détiendra 51% du FSI, qu'elle consolidera dans ses comptes. L'apport de l'Etat se fera sous la forme de participations qu'il détient, notamment dans Air France, Renault, France Télécom ou encore les Chantiers de l'Atlantique. De son côté, la Caisse apportera également un certain nombre de participations stratégiques (Accor, Veolia) ou de filiales (La Compagnie des Alpes ou Icade). Michel Bouvard, président de la commission de surveillance de la CDC, précisait hier que « le fait d'apporter des filiales de la Caisse au FSI ne signifie absolument pas qu'elles ont vocation à être cédées. Elles sont uniquement là pour jouer un effet de levier». Car la logique du fonds n'est pas d'investir de façon isolée, mais dans le cadre de partenariats. Ainsi, les compagnies d'assurances devraient être invitées à co-investir directement dans les entreprises. Par ailleurs, des fonds souverains étrangers pourront également être invités à participer au tour de table, voire, ultérieurement, au sein du FSI lui même. Si l'ensemble du fonds sera opérationnel trois semaines à un mois, ses structures ont été dévoilées hier. Le conseil d'administration sera présidé par le directeur général de la Caisse, Augustin de Romanet. Par ailleurs, un comité d'orientation est constitué qui sera présidé par Jean-François Dehecq, président de Sanofi. Ce comité accueillera les partenaires sociaux, des chefs d'entreprises et des économistes. Enfin, le comité des investissements sera présidé par Patricia Barbizet, directeur général d'Artémis.Si les 6 milliards de cash du fonds correspondent peu ou prou à la « volumétrie financière nécessaire aux investissements dans les prochains mois » explique Michel Bouvard. cette mission d'investissement correspond, rappelait hier Augustin de Romanet, « à la vocation et à l'expérience d'investisseur avisé au service de l'intérêt général de la Caisse des dépôts ».
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