La PAC réaménagée au forceps

Les ministres européens de l'Agriculture ont réussi dans la douleur, après une longue nuit de tractations de mercredi à jeudi, à se mettre d'accord sur le réaménagement de la PAC (Politique agricole commune) pour l'adapter au contexte actuel de l'augmentation de la demande alimentaire mondiale. Cet ajustement préfigure la direction que prendra la grande réforme de la PAC attendue en 2013 pour la nouvelle programmation budgétaire pluriannuelle de l'Union de 2014 à 2020?: davantage de production moins subventionnée et davantage d'aides pour la protection de l'environnement. Ainsi, l'obligation de jachère est abolie, et les quotas laitiers, qui ont provoqué des négociations très difficiles, vont disparaître progressivement. Certains pays comme l'Italie voulaient les supprimer tout de suite, face à la hausse de la demande mondiale, d'autres comme l'Allemagne voulaient les garder inchangés, redoutant que l'ouverture des vannes accélère la chute des prix. Finalement, les quotas laitiers vont être augmentés de 1 % par an pendant cinq ans avant leur disparition en 2015, mais les États membres qui le souhaitent pourront aider les éleveurs laitiers. Londres critiqueAu total, 10 % des subventions nationales pourront être réservées pour financer des projets de protection de l'environnement dans le monde rural, comme des économies d'énergie ou la protection de l'eau ou encore pour soutenir des secteurs en difficulté. Par ailleurs, les aides directes aux exploitants vont diminuer de 5 % supplémentaires pour renflouer les caisses du deuxième pilier de la PAC, celui du développement rural. Les très grandes exploitations, celles qui touchent plus de 300.000 euros, verseront 9 % supplémentaires. Les Britanniques qui jugeaient ce compromis trop timide fourbissent déjà leurs armes dans la perspective de la réforme de 2013. « Il s'agit d'une occasion manquée pour introduire des réformes plus rapides concernant le budget de la PAC », selon Londres, qui ne remettra en question son rabais au budget communautaire, obtenu en 1984 par Margaret Thatcher, qu'à condition d'une révision radicale du budget de la PAC. MARC DEGER
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.