« Pas un sujet majeur », selon les banques

Mises à mal par des pertes de 600 milliards d'euros dues à la crise du crédit, les banques vont devoir essuyer une nouvelle vague de dépréciations, cette fois sur les 190 milliards d'euros de « survaleurs » contenues dans leurs bilans. Pour Alain Tchibozo, analyste chez ING, « toutes les acquisitions effectuées depuis 2005 sont concernées, notamment dans les activités de gestion d'actifs, avec la baisse des marges liée à la défiance envers les produits structurés, et le crédit à la consommation, avec l'érosion des bases de clients solvables ». BNP Paribas pourrait ainsi, selon ING, déprécier 1,1 milliard d'euros de « survaleurs » sur ses filiales de finance personnelle, exposées à la montée des impayés, et sur BancWest, victime de la récession américaine, qui représente le tiers de 10 milliards de « goodwill » du groupe bancaire français. Mais pour les analystes bancaires, ce « goodwill » n'est « pas un sujet majeur ». Et pour cause?: il est déjà déduit des fonds propres réglementaires, donc sa dépréciation n'affecte pas le ratio de solvabilité, indicateur clé pour le calibrage des fonds propres et l'optimisation de leur rentabilité. Elle n'affecte pas non plus les dividendes, calculés sur la base des comptes sociaux établis aux normes françaises, qui ignorent le concept de « survaleur ». Pour les analystes, l'impact sur les cours de Bourse de ces écritures n'impliquant aucune sortie de « cash » s'explique donc essentiellement par le facteur psychologique.BENJAMIN JULLIEN
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